45 jours après la convocation du collège électoral par le président par intérim, Abdelkader Bensalah, le conseil constitutionnel n'a reçu aucune candidature dans les formes prévues par la loi électorale et la constitution.
Or, le délai légal a expiré ce samedi 25 mai à 23h59. Le pays se trouve donc dans une impasse juridique, à cause de l'entêtement des autorités à n'envisager que la présidentielle du 4 juillet comme unique porte de sortie.
Face à cette situation inédite qu'aucun texte ne prévoit, le report de la présidentielle est inéluctable.
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Selon l'Agence de Presse et de Service (APS), organe officiel d'information, le Conseil constitutionnel devrait ce réunir ce dimanche pour statuer sur l'opération de dépôts des dossiers de candidatures.
En réalité, il s'agira surtout de constater qu'il n'y a pas eu de candidat, ce qui invalide de facto la date du scrutin du 4 juillet. Il sera impossible à Abdelkader Bensalah de convoquer à nouveau le collège électoral avant l'expiration de sa période d'intérim le 8 juillet 2019.
Hier encore, il y avait un certain espoir d'organiser un scrutin présidentiel. Cependant, deux candidats auxquels certains pensaient ont tourné le dos à cette élection.
Belkacem Sahli, le secrétaire général de l’Alliance nationale pour la république (ANR), et Abdelaziz Belaid, président du Front El Moustaqbal, deux formations politiques plutôt confidentielles, se sont dédits, et ont finalement retiré leur dossier de candidature, affirmant que les conditions d'une bonne élection n'étaient pas réunies.
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Le vrai problème est que les Algériens ont refusé d'accorder leurs signatures aux prétendants. Or, il en faut environ 40.000 en témoignage de parrainage pour qu'une candidature soit valable.
De plus, 400 maires ont clairement affirmé qu'ils n'encadreront pas l'opération de révision des listes électorales.
A priori, ce nombre de 400, sur un total de 9000 maires que compte le pays, est relativement faible. En revanche, beaucoup estiment que les autres édiles, qui ne se sont pas non plus exprimés, ne sont pas favorables à l'organisation de la présidentielle.
Sans élection le 4 juillet, il ne reste plus que le dialogue politique dont Ahmed Gaïd Salah ne veut pas entendre parler. Le pouvoir en place sait que l'opposition se sent en position de force à cause de l'intensification des manifestations populaires.
Ainsi, le régime appréhende l'issue d'éventuelles négociations, au coursdesquelles l'opposition politique pourrait arracher des concessions, mettant ainsi en péril la pérennité d'un système qui dure depuis l'indépendance du pays.
Malheureusement pour le général Gaïd Salah, c'est là l'unique option qui s'offre à lui désormais.