Désormais, la prison d'El Harach est devenu le centre de gravité de l'économie algérienne, avec l'incacération des plus riches du pays, à la tête de dizaines d'entreprises et employant des dizaines de milliers de personnes. Mourad Eulmi, vient ainsi de rejoindre la liste.
D'après le site d'information Algérie 1, qui cite plusieurs sources concordantes, le milliardaire Mourad Eulmi, franco-algérien, a été arrêté par les services de sécurité algériens, plus précisément la brigade nationale de gendarmerie de Bab Jedid.
"Cette garde en vue entre dans le cadre de l’instruction préliminaire au sujet des enquêtes globales sur la corruption qui ciblent les hommes d’affaires proches de l’ancien régime", écrit la même source.
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De précédente information faisait état d'un mandat d'arrêt international lancé contre Mourad Eulmi, l'une des figures marquantes du régime de Bouteflika, et qui devait incarner l'industrialisation du pays, à travers son secteur automobile naissant.
Mourad Eulmi, présenté comme le deuxième Algérien le plus fortuné, derrière Issad Rebrab, est le proprétaire de l'usine de montage de la marque allemande Volkswagen, qu'il avait fait financer par le Crédit populaire d'Algérie, une banque publique.
Son arrestation marque un nouveau coup de grâce porté à l'industrie automobile algérienne, déjà bien chancelante.
Les nouvelles autorités algériennes avaient déjà mis à terre le secteur du montage des véhicules automobile en CKD (pour Complete Knock-Down, soit un nécessaire non assemblé).
En effet, ils avaient d'abord, dans un premier temps, autorisé l'importation de véhicules d'occasion, avant de lever l'interdiction concernant les voitures neuves fabriquées à l'étranger.
Ces deux mesures ont eu pour effet la fermeture immédiate des usines qui s'étaient créées ces dernières années, à la faveur d'exonérations douanières et fiscales extrêmement avantageuses.
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Par ailleurs, la très récente arrestation de Mourad Eulmi a été précédée par celle de son confrère de l'industrie automobile Mahieddine Tahkout, un autre oligarque, accusé d'avoir bénéficié indûment de marchés publics, en usant notamment de trafic d'influence et de corruption.
Actuellement, les plus influents capitaines d'industrie algériens sont tous sous les verrous.
Ali Haddad, ex-patrons des patrons, avait été arrêté le 30 mars dernier, soit deux jours à peine avant la chute de Abdelaziz Bouteflika.
Issad Rebrab, première fortune du pays, qui n'a pourtant jamais fait partie des proches de Bouteflika, a lui aussi été arrêté le 23 avril dernier.
C'est également ce même jour que les frères Kouninef, à la tête de nombreuses entreprises, ont été placés en détention provisoire.