Si Ahmed Gaïd Salah veut organiser des élections avant la fin de l'année, il aura beaucoup de mal à convaincre les Algériens à adhérer à son projet. Ce 6 septembre, 29e vendredi de manifestations, la rue a été très ferme.
Dans toutes les villes, les slogans ont été les mêmes, tous plus hostiles les uns que les autres à l'organisation d'une présidentielle.
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A Alger, par exemple, où la police a tout fait pour contenir les manifestants en dehors de la place de la Grande Poste, une foule beaucoup plus nombreuse que les précédentes semaines a eu gain de cause en repoussant les forces de l'ordre. On a pu entendre les manifestants scander, en guise de victoire: "Wallah manvoti hata terahlou", (Nous jurons de ne pas voter, tant que vous n'êtes pas partis.".
A Tizi Ouzou, les milliers de contestataires ont été catégoriques contre toute idée de "dialogue" ou de "concertation", mais ils ont clairement dit aux tenants du système de "dégager". Des exigences qui sont perceptibles dans leur principal slogan du jour: "La hiwar, la chiwar, arahil obligatoire".
A Jijel, les manifestants sont restés dans les mêmes messages adressés à Ahmed Gaïd Salah pour exiger la mise en place d'un Etat civil et le rejet d'un Etat militaire. "Nous ne voulons pas d'Etat militaire, mais d'un Etat civil", ont-ils demandé en choeur, notamment à la sortie de la prière du vendredi.
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A Béjaïa, les manifestants ont réclamé, en brandissant les symboles berbères, que l'unité nationale soit préservée, mais que le "système dégage", sans plus tarder.