C’est un procès très attendu qui s’ouvrira demain, lundi 23 septembre, au tribunal de Blida. Il s’agit de celui de Saïd Bouteflika, le frère et conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, jugé en même temps que le général Mohamed Mediène dit "Toufik", ancien puissant patron du DRS (les services secrets algériens) durant 25 ans ainsi que le général Athmane Tartag dit "Béchir", ex-coordinateur des services secrets algériens. Louisa Hanoune, Secrétaire général du parti des travailleurs sera elle aussi jugée ce jour-là.
Les quatre protagonistes sont accusés d’avoir pris part à des réunions secrètes entre les 27 et 31 mars 2019.
Outre ces quatre personnalités, trois autres personnes mises en cause dans cette affaire seront jugées par contumace. Il s’agit de Khaled Nezzar, général-major à la retraite et ancien ministre de la Défense, son fils Lotfi, et Farid Belhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP).
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Avec ce procès, ces personnalités risquent gros. Le chef d'accusation précise qu'ils sont impliqués dans un «complot dans le but de porter attente au commandant d’une compagnie militaire».
Les accusés seront jugés selon les termes de l’article 284 du Code de justice militaire: ils risquent, selon cet article de la loi martiale algérienne, de lourdes peines de prison, allant de 5 à 10 ans de réclusion criminelle.
Pire encore, avec l’accusation de «complot pour changer le régime», les accusés risquent la peine capitale, selon l’article 77 du code pénal algérien.
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Chacun des prévenus est défendu par un comité constitué de 3 à 4 avocats, ce qui pourrait prolonger la durée du procès. Mais ce qui est sûr, c'est que le parquet interviendra après la présentation des accusés et les accusations, pour demander de lourdes peines à l’encontre des accusés.
Toutefois, pour les avocats des accusés, le dossier «est vide».
L'arrestation des protagonistes a eu lieu au lendemain d'une déclaration de Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne et vice-ministre de la Défense, demandant l’application de l’article 102 de la constitution, qui prévoit la démission du président de la République ou l’empêchement d'exercer sa fonction pour des raisons de maladie.