C'est un procès politique qu'Ahmed Gaïd Salah veut expéditif pour calmer la rue en traduisent des symboles du régime, tout en éliminant certains de ses ennemis et adversaires. On risque d'aller vers un verdict dans les plus brefs délais car, à la lumière de la première journée d'audience, le tribunal veut aller très vite. Il a ainsi rejeté toutes les demandes des prévenus sur les questions de forme.
Pas de report pour cause de santé des prévenus, pas de dépaysement vers un tribunal civil, pas même d'éventuel jugement par contumace, pour ceux qui serait tenté de ne pas assister à leur propre procès. Tout semble être joué d'avance.
Lire aussi : Algérie: c'est parti pour le procès de Saïd Bouteflika, "Toufik" et "Bachir"
Dès 9h00, le tribunal a commencé à sièger. Le président semblait déjà avoir des réponses toutes prêtes pour les avocats des prévenus sur les demandes d'usage pour ce genre de procès.
Quand le général Athmane Tartag alias Bachir, a refusé de comparaître, le juge lui a signifié que, quelle que soit sa décision, son procès aura bien lieu et en sa présence.
C'est du moins ce qu'a indiqué Farouk Ksentini, son avocat et non moins ancien conseiller du président Bouteflika et qui est, sans doute, l'un des plus grands représentants de la Hissaba.
L'ancien chef des services de renseignement a, en effet, refusé de quitter sa cellule. Néanmoins, Me Ksnetini affirme que "des dispositions légales normales ont été prises à son encontre et le président de la séance lui a rappelé qu’il ne peut pas être jugé par contumace".
En termes plus clairs, cela signifie que, même s'il faut l'amener manu militari, il sera dans la salle d'audience.
Lire aussi : Algérie: Saïd Bouteflika, Toufik et Tartag, jugés demain, risquent gros
Pour sa part, "Saïd Bouteflika a refusé de répondre aux questions du juge et a quitté le tribunal", à peine une trentaine de minutes après le début du procès. Toujours selon Farouk Ksentini, de nouveaux éléments ont été versés au dossier. Le frère de l'ancien président algérien et ses conseillers ont besoin de temps pour en prendre connaissance.
Quant à Louisa Hanoune, leader du Parti du Travail, ses avocats ont demandé, sans succès eux non plus, le dépaysement de son procès auprès des juridictions civiles.
Par ailleurs, les avocats des prévenus Tartag, Toufik et Louisa Hanoune ont demandé le report du procès à cause de leur état de santé, cependant le président du tribunal a, une nouvelle fois, dit non, a expliqué l'un de leurs avocats Me Boujemaâ Ghechir.
Il convient de rappeler que Athmane Tartag dit Bachir, Mohamed Médiène dit Toufik, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune sont poursuivis dans la même affaire pour "atteinte à l'autorité de l'Etat" et "atteinte à l'autorité de l'armée" par la justice militaire. Le régime algérien leur reproche d'avoir tenu des réunions secrètes au début de la crise pour tenter de trouver une issue, ce que Ahmed Gaïd Salah a perçu comme une tentative de renversement contre lui-même, d'où l'acharnement à leur encontre.