Algérie: la grève des magistrats affecte le quotidien des Algériens

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Le 30/10/2019 à 08h03, mis à jour le 30/10/2019 à 10h22

La grève lancée par les magistrats algériens qui a débuté le dimanche 27 octobre aura d’importantes répercussions sur le quotidien des Algériens. Elle a d’ores et déjà conduit à la suspension des séances des tribunaux, mais aussi à la remise de documents administratifs.

Le Syndicat national des magistrats (SNM) algériens est en grève depuis dimanche 27 octobre. L’appel à une grève nationale illimitée intervient après que le ministère de la Justice a procédé à des affectations abusives de 2998 magistrats vers d'autres villes, sans même consulter le syndicat.

Cette grève nationale illimitée a réussi à paralyser l’activité judiciaire au niveau des tribunaux. En effet, depuis dimanche 27 octobre, et à travers la quasi-totalité du territoire algérien, les séances des tribunaux sont suspendues. Cette grève de grande ampleur touche aussi la Cour suprême et le Conseil d’État, bloquant ainsi les affaires en délibéré, d’après la presse algérienne citant des sources judiciaires.

Il est aussi à noter que cette grève fait obstacle à l'obtention de nombreux documents de justice. En effet, le délivrance des certificats de nationalité, des extraits du casier judiciaire ainsi que tout autre document de justice nécessaire aux procédures administratives est suspendue.

Dans le même sillage, des sources proches du Syndicat national des magistrats ont assuré à la presse algérienne que les procureurs et les juges d’instruction ne procéderont pas aux présentations des prévenus. Cela complique véritablement les procédures de garde à vue et pénalise le travail des services de sécurité.

Néanmoins, les magistrats se sont engagés à assurer le service minimum. Ce service concerne uniquement les procédures relatives au renouvellement des détentions préventives, aux demandes de libération ainsi qu’à la délivrance des permis d’inhumer et de transport de corps.

Pour rappel, les magistrats ont rejoint dès le début le mouvement populaire de contestation qui a éclaté le 22 février dernier. Après les intimidations et les mises au placard, voilà que le régime de Gaïd Salah procède aux affectations abusives de près de 3000 magistrats. Mais ces derniers n’ont pas l’air de vouloir céder à cette énième entorse à l’éthique, qui consiste à tenter de les mettre sous la botte.

Par Karim Ben Amar
Le 30/10/2019 à 08h03, mis à jour le 30/10/2019 à 10h22