Algérie: fin de grève pour les magistrats

DR

Le 05/11/2019 à 16h31, mis à jour le 05/11/2019 à 17h06

Le Syndicat national des magistrats (SNM) a déclaré, ce mardi 5 novembre, mettre fin à la grève dès demain, mercredi 6 novembre. Pourtant, sa principale revendication est loin d'avoir été satisfaite.

Retournement de situation dans la grève des juges algériens. Le syndicat national des magistrats (SNM) a fait savoir, ce mardi 5 novembre, que la grève des magistrats prendra fin dès demain, mercredi 6 novembre. 

Pour rappel, la grève des magistrats a débuté le dimanche 27 octobre.

Dimanche dernier, les magistrats avaient été molestés par les forces anti-émeutes dans la cour de justice d'Oran, ce qui avait été à l'origine d'une vague d'indignation et d'une radicalisation du mouvement. C'est donc un sacré coup de théâtre si un accord est trouvé. Pourtant, cela a bien été le cas. 

,

En effet, l’accord a été validé “par l’ensemble des membres du bureau exécutif. Il a été soumis individuellement aux membres du Conseil national et approuvé par 52 membres. Quatre l’ont approuvé avec des réserves, six s’y sont opposés”.

Les magistrats n'ont pas réussi à infléchir le ministère de la Justice concernant le vaste mouvement d'affectations de 3000 juges à travers le pays. C'est pourtant cela leur principale revendication. En revanche, l'accord stipule que tous les magistrats n'étant pas d'accord sur leur affectation, ils sont en mesure de la contester de manière individuelle. Une manière de couper la poire en deux et surtout de permettre aux autorités algériennes et aux magistrats de sauver la face. 

En effet, pour le corps des juges, il risque d'y avoir insatisfaction. C'est pourquoi le Syndicat national des magistrats a voulu prendre les devants et a affirmé comprendre “l’insatisfaction de certains” tout en estimant que leur corps est devenu, par ce mouvement, une "force de pression et de proposition". Ils revendiquent aussi leur nouvelle position de “pouvoir qui entend se libérer de l’hégémonie”. 

Evidemment, quand on y regarde de plus près, on est tenté de dire que la montagne a bel et bien accouché d'une souris. En effet, les magistrats insatisfaits de leur affectation n'ont d'autre choix que de se présenter à leur nouveau poste avant d'introduire une demande pour revenir à leur précédent lieu de travail. 

Il appartiendra au Conseil supérieur de la magistrature de statuer exclusivement sur la demande en question. 

Par Karim Ben Amar
Le 05/11/2019 à 16h31, mis à jour le 05/11/2019 à 17h06