Vidéo. Algérie. 39e vendredi: les journalistes crient leur ras-le-bol

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Le 15/11/2019 à 15h53, mis à jour le 15/11/2019 à 15h56

VidéoComme annoncé, les journalistes algériens ont couvert ce vendredi «collectivement» la manifestation hebdomadaire contre le régime à Alger, un acte symbole visant à dénoncer les «intimidations» et «menaces» des autorités à leur encontre.

Plus de 300 journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et électronique privée, mais aussi de l'audiovisuel public, avaient signé un texte dans lequel ils «tirent la sonnette d'alarme» et dénoncent le «harcèlement systématique des médias» en Algérie, théâtre depuis le 22 février d'un mouvement de contestation inédit du régime.

Vendredi à Alger, les journalistes se sont bel et bien regroupés juste avant le départ du cortège pour couvrir ensemble la marche hebdomadaire contre le pouvoir, parmi lesque Khaled Drareni, représentant de Reporters sans frontières en Algérie et porte-parole du collectif.

Il déclarait peu de temps, avant le début de la marche: «Nous aurons tous un brassard blanc, pour montrer notre qualité de journalistes libres et indépendants et nous allons couvrir cette manifestation malgré les injonctions du pouvoir».

Dans un texte publié lundi sur une page Facebook intitulée «Pour sauver la presse algérienne», ce collectif dénonçait les «pressions et contraintes (...) qui empêchent les journalistes d'accomplir leur devoir professionnel et d'assurer le service public» de l'information.

«Nous exigeons du pouvoir qu'il cesse d'imposer la censure aux médias publics et privés, et de porter atteinte aux libertés médiatiques afin de garantir le droit du citoyen à une information objective et neutre», indiquent les plus de 300 signataires - dont une cinquantaine de la radio et télévision nationales, dont le ton est très contrôlé.

Ils s'insurgeaient également contre «l'interdiction» faite à certains journalistes de la part de leur hiérarchie de «couvrir les évènements importants» en Algérie, où, après avoir obtenu le départ d'Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Etat depuis 20 ans, les manifestants continuent de défiler chaque semaine pour obtenir le démantèlement du «système» au pouvoir.

Aujourd'hui, c'était l'occasion de redire aux autorités que «le journalisme n'est pas un crime». Selon Khaled Drareni, «l'Algérie traverse une séquence historique que les médias et les journalistes doivent accompagner par un plus grand professionnalisme et la liberté en est l'une des conditions fondamentales». Ils «condamnent le «harcèlement systématique des médias» publics et privés. Au moins trois journalistes sont depuis plusieurs mois en détention provisoire en lien avec des publications sur les réseaux sociaux et d'autres placés sous contrôle judiciaire.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 15/11/2019 à 15h53, mis à jour le 15/11/2019 à 15h56