L’universitaire de 39 ans est jugé pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » et « incitation à la violence », accusations qui visent généralement les militants du « Hirak », le mouvement de protestation populaire qui a éclaté il y a treize mois. Fersaoui est en détention provisoire depuis son arrestation le 10 octobre 2019, alors qu’il participait à un rassemblement de soutien aux détenus. Il restera en prison jusqu’à son jugement, le 6 avril, jour du verdict.
L’audience s’est tenue à huis clos au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, malgré l’épidémie du nouveau coronavirus qui a fait à ce jour 17 morts en Algérie pour plus de 200 cas confirmés officiellement. Le ministère de la justice avait annoncé le 16 mars la suspension jusqu’au 31 mars de toutes les audiences des tribunaux criminels et correctionnels, à l’exception de celles déjà en cours pour des personnes en détention, qui se poursuivent à huis clos.
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Le « Hirak » est un mouvement pacifique, débuté le 22 février 2019, qui a délogé le président Bouteflika le 2 avril 2019. Ce mouvement est animé par la société civile, au cours duquel les centaines de milliers d’Algériens multiplient manifestations, grèves, actes de désobéissance, tenant tête à un pouvoir qu’ils entendent bien faire tomber car recalamant de "construire une démocratie et un État de droit effectifs", malgré l'élection de Abdelmadjid Tebboune, le 12 décembre 2019.