Algérie. Covid-19: le ministre de la Santé demande aux citoyens de fabriquer eux-mêmes leurs masques

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Le 12/05/2020 à 16h07, mis à jour le 13/05/2020 à 16h35

Les autorités sanitaires algériennes ont décidé de repousser la date du déconfinement total au 31 mai, mais elles restent confrontées à la pénurie de masques de protection. Le ministre de la Santé demande à ses compatriotes de se débrouiller en attendant qu'un stock puisse être constitué.

Visiblement, il est impossible de déconfiner en l'absence de la fameuse bavette anti-coronavirus. Alors que le Maroc, qui a constitué un stock de sécurité de 50 millions de masques, vient officiellement d'autoriser leur exportation, son voisin algérien manque cruellement de ces éléments de protection. La pénurie de masques est même en train de compromettre le déconfinement du pays. 

Ce mardi 12 mai 2020, en visite à Oran, le Premier ministre Abdelaziz Djerrad a annoncé la prolongation du confinement pour une nouvelle période de 15 jours, jusqu'au 31 mai 2020. Selon lui, la décision est prise sur instruction de Abdelmadjid Tebboune. 

Cependant, la décision est réellement motivée par l'absence d'un stock suffisant de masques, puisque ces derniers seront obligatoires, comme il le dit lui-même, ajoutant que "la disponibilité du produit sera assurée". Sauf que pour l'heure, le pays n'est pas en mesure de fournir à ses 44 millions d'habitants ce précieux matériel de protection. 

Hier, lundi 11 mai, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, en visite à Médéa avait déjà vendu la mèche sur la pénurie. Tout en affirmant que les "bavettes" étaient une des conditions essentielles au déconfinement en Algérie, il exhortait les Algériens à ne pas attendre "l’obligation du port du masque" pour se protéger.

"Soyez tous conscients, car la situation risque d’être grave", avait-il dit, en demandant à ses compatriotes de faire preuve d'initiative personnelle. 

Cette série de déclarations montre bien que les autorités algériennes, qui ont initié un déconfinement avec le début du ramadan, aimeraient bien rendre obligatoire le port du masque pour limiter la propagation de la pandémie du Covid-19. Seule l'insuffisance de bavettes les en empêche actuellement. Alors la solution serait d'aller vers des masques "faits maison". 

D'ailleurs, Abderrahmane Bouzid ne s'en est pas caché, selon le site d'Information Dzair Daily. Il a demandé aux Algériens de se lancer dans la fabrication de leurs propres masques de protection, rappelant que ceux importés de l'étranger sont actuellement destinés et réservés au personnel de santé, dont 8 sont déjà décédés faute d'équipements de protection suffisants. 

L'Algérie avait pourtant décidé d'un déconfinement partiel depuis le 24 avril dernier, correspondant au début du mois de ramadan. Cependant, le nombre de cas confirmés est passé de 3.007 depuis cette date à 5.891 aujourd'hui. Le pays comptabilise également quelque 507 décès liés au coronavirus. 

Par Ismail Traoré
Le 12/05/2020 à 16h07, mis à jour le 13/05/2020 à 16h35