"Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd'hui le décret présidentiel relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021", indique un bref communiqué de la présidence.
Les législatives devaient avoir lieu en 2022, mais Tebboune avait dissous le 21 février l'Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement, ouvrant la voie à ce scrutin.
Pour répondre à la crise politique qui ébranle le pouvoir depuis deux ans, le chef de l'Etat, fragilisé par une longue hospitalisation en Allemagne, avait également décrété une grâce présidentielle en faveur d'une soixantaine de détenus d'opinion.
Un geste d'apaisement adressé au Hirak, soulèvement populaire qui avait contraint son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika à démissionner en avril 2019.
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Mais des dizaines de milliers d'Algériens sont redescendus dans la rue depuis trois semaines, marquant un retour spectaculaire des marches hebdomadaires du Hirak après un an d'interruption dû à la pandémie de Covid-19.
Les manifestants continuent d'exiger le démantèlement du "système" politique en place depuis l'indépendance de l'Algérie (1962), synonyme à leur yeux de corruption et d'autoritarisme.
Le prochain scrutin législatif se tiendra sur la base d'une nouvelle loi électorale, que Tebboune a également ratifiée jeudi.
Cette loi fixe notamment les règles de financement et de contrôle des campagnes électorales. Ainsi, il est interdit pour tout candidat de recevoir des dons en espèces ou en nature d'un Etat étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité étrangère.
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Tebboune a d'ores et déjà multiplié les appels pour que "les portes du Parlement s'ouvrent aux jeunes", estimant que ceux-ci "doivent avoir un poids politique".
Abdelmadjid Tebboune, un ancien Premier ministre sous le règne de Bouteflika, a été élu le 12 décembre 2019 lors d'un scrutin massivement boycotté par le Hirak et l'opposition politique.
Il a tenté depuis de tendre la main au mouvement de protestation populaire tout en cherchant à le neutraliser, selon des analystes.
Les dernières élections législatives de 2017 avaient été remportées par le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) au sein d'une Alliance présidentielle ayant soutenu l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. Ces deux partis sont aujourd'hui largement discrédités.