Cette décision est susceptible d'attiser les tensions sociales qui ne cessent de s'accumuler depuis plusieurs semaines en Algérie.
"Ces 230 agents (de la Protection civile) sont suspendus dans un premier temps, puis, dans un deuxième temps, ils seront poursuivis en justice pour avoir enfreint la loi", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Les pompiers, comme les policiers, n'ont pas le droit de grève ni celui de manifester.
Le ministère dénonce "une trahison des devoirs et responsabilités dans le but de déstabiliser et de discréditer ce corps de métier".
Il enjoint les agents de la Protection civile, qui font partie des corps constitués, à ne pas suivre les appels "qui visent à déstabiliser cette institution".
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Dimanche, plusieurs centaines d'agents de la Protection civile, pompiers pour la plupart, avaient défilé en uniforme non loin du siège de la présidence. Ils réclamaient notamment la libération d'un des leurs, arrêté le même jour sans explication.
La marche a été violemment réprimée par la police, selon des déclarations de pompiers relayées sur les réseaux sociaux.
"Ils nous ont frappés et ont utilisé du gaz lacrymogène (...) Nous n'avons rien fait. Nous n'avons rien cassé", a témoigné un pompier dans une vidéo diffusée sur internet.
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"Nous connaissons la réglementation. Nous demandons juste nos droits", a-t-il ajouté.
Dès dimanche, le ministère de l'Intérieur avait diffusé un communiqué dans lequel il qualifiait d'"illégale" la marche des pompiers et évoquait "un complot contre le pays".
Il accusait également les protestataires d'être poussés "par des parties hostiles à l'Algérie".
Le gouvernement fait face à une multiplication des conflits sociaux dans les services publics: éducation, administration fiscale, chemins de fer, pompiers et un secteur de la santé éreinté par la pandémie de Covid-19.
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Avec des grèves, un chômage élevé (15%), une paupérisation, une flambée des prix et des pénuries des denrées de base, un front social est en ébullition.
Et il s'ajoute à une profonde crise économique, née de la chute de la rente pétrolière, mais aussi à l'impasse politique qui perdure depuis le soulèvement populaire il y a deux ans du Hirak, mouvement qui réclame un changement du système en place depuis l'indépendance (1962).