La répression contre les militants du Hirak s’accentue en Kabylie sous le couvert de lutte contre les membres du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), au moment où les autorités sont tentées par les allègements des restrictions sanitaires et craignent donc un retour des manifestations populaires contre le régime.
Profitant des effets suscités par les incendies de forêt et l’assassinat odieux du militant du Hirak Djamel Bensmail, les autorités et la junte militaires, qui dirigent le pays, essaient d’installer la terreur en Kabylie en multipliant les arrestations contre toute personne soupçonnée de lien avec le mouvement du Hirak et/ou de sympathie pour un mouvement d’obédience kabyle.
Désormais, toute voix dissidente de la région est estampillée «terroriste», car considérée comme sympathisants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Ainsi, chaque jour, ce sont des dizaines d’arrestations qui sont enregistrées à Tizi-Ouzou, Béjaïa, Kherrata,…
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Et pour justifier ces arrestations, les autorités avancent leur «implication» dans les incendies de forêt et/ou dans l’assassinat de Bensmail, en signalant qu’ils sont actifs au sein du MAK. Et selon les autorités, «l’enquête est toujours en cours pour débusquer tous ceux qui sont impliqués», dans ces deux évènements dans lesquelles de nombreuses zones d’ombre subsistent quant aux commanditaires, les exécutant et les principaux bénéficiaires.
Pour le moment, et avant que les enquêtes n’aboutissent, les principaux bénéficiaires restent le régime et la junte militaire qui tirent profit de la situation en multipliant les arrestations contre les supposées sympathisants du Hirak et du MAK que les autorités essaient de museler.
Parmi les personnes arrêtées figure Abdeslam Abdenour, militant de la cause amazighe, considéré comme un membre fondateur du MAK.
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Outre les citoyens, les hommes de médias sont aussi ciblés par cette nouvelle vague d’arrestations que les autorités souhaitent orientées vers ceux qui continuent à résister face au régime, après l’arrêt des manifestations du Hirak à Alger et dans certaines régions du pays. En effet, la contestation reste vivace au niveau de la Kabylie.
Ainsi, après les arrestations de militants, les autorités les autorités tentent de faire taire les médias à coup d’arrestations et d’intimidations. Le journaliste et défenseur de droits de l’homme, Hassan Bouras, membre de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), a été arrêté le 6 septembre dernier et a été placé en détention provisoire. Il a été inculpé pour «appartenance à une organisation terroriste, apologie du terrorisme et complot contre la sécurité de l’Etat visant à changer le système de gouvernance», selon l'avocat Me Abdelghjani Badi. Le même jour, son domicile à El Bayadh a été perquisitionné.
Ensuite, le journaliste du quotidien Liberté, Mohamed Mouloudj, a été arrêté dimanche 12 septembre avec perquisition au domicile. Il est toujours en garde à vue à Alger. Il est accusé d’avoir eu des contacts avec le président du MAK, Ferhat Mehenni.
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Actuellement, plusieurs centaines de personnes en lien avec le mouvement de protestation pro-démocratique Hirak ou accusées d’être des sympathisants du MAK sont en prison.
Face à cette répression, des intellectuels algériens ont lancé une pétition «Basta, nous ne nous tairons pas», pour dénoncer les tentatives du pouvoir «d’incriminer toute la Kabylie». Dans cette pétition, les auteurs dénoncent le pouvoir qui «encore une fois, fabrique et désigne, sans preuves avérées, des 'ennemis intérieurs' et argue de la 'main de l’étranger' comme sources de tous les maux et prétextes à plus de fermeture politique et de répression».
Il faut souligner qu’après son échec à réprimer le Hirak dans les régions kabyles, les autorités entendent profiter des effets des incendies de forêt et de l’assassinat de l’activiste Djamel Bensmail pour régler ses comptes avec les manifestants des régions de Kabylie qui continuent à protester contre le régime, en exigeant un changement du système et la libération des détenus du Hirak.
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Dès lors, elles tentent de faire porter la responsabilité des incendies et de l’assassinat de Djamel Bensmail aux sympathisants du Hirak de la Kabylie pour diviser le mouvement de contestation. D’où l’appel des intellectuels à ce «que toutes les lumières et la justice soient faites -avec la participation citoyenne- sur l’origine, les commanditaires et les auteurs des incendies et l’abject assassinat de Djamel Bensmail».