Des sources nigériennes accusent l’Algérie de faciliter le déploiement des forces russes au Mali

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Le 03/02/2022 à 11h48, mis à jour le 03/02/2022 à 23h14

Revue de presseSelon le Canard Enchaîné, citant une source proche du président nigérien, l’Algérie aurait facilité l’acheminement de troupes du groupe Wagner au Mali. Une information qui vient corroborer d’autres sources quant à l’implication d’Alger dans le déploiement des milices Wagner dans ce pays.

L’Algérie a-t-elle joué un rôle dans la venue du groupe Wagner au Mali? C’est ce que croit savoir l’hebdomadaire français le Canard Enchaîné dans sa livraison du mercredi 2 février dans un article intitulé «Les anti-français se renforcent au Sahel».

«Aujourd’hui, ils (les dirigeants algériens, ndlr) prennent leurs distances avec eux (le gouvernement malien), mais ils ont joué un rôle dans la venue du groupe Wagner au Mali. Ils ont ouvert leur espace aérien aux avions russes acheminant des mercenaires et du matériel venu de Libye. Nous avons les numéros d’immatriculation des appareils utilisés», affirme en privé un proche de Mohamed Bazoum, le président du Niger.

Ce responsable vient ainsi confirmer les affirmations d’autres sources, dont certaines ont été relayées par des médias algériens. Ainsi, le site d’information Algérie Part avait annoncé en début janvier dernier que «plusieurs dizaines de mercenaires russes du groupe Wagner, la fameuse société militaire privée russe, ont transité par l’Algérie pour rejoindre le Mali», citant des sources sécuritaires algériennes et expliquant qu’«il s’agit de paramilitaires russes qui étaient déployés sur le territoire libyen».

Et concernant le transport des troupes de la société Wagner, Algérie Part explique que «plusieurs avions militaires russes ont survolé récemment le territoire algérien pour rejoindre ensuite Bamako», soulignant qu’«un Tupolev TU-154M appartenant à la flotte militaire de l’armée de l’air russe a traversé le ciel algérien pour rejoindre Bamako. Or, cet appareil avait décollé depuis la Syrie avant d’observer une halte en Libye pour ensuite rallier le Mali».

L’Algérie participerait également au financement d’une partie de l’opération d’implantation des forces paramilitaires russes. Il faut dire que les premières opérations de déploiement se sont déroulées au moment où les relations entre Alger et Paris étaient exécrables. Alger avait même interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, notamment ceux ravitaillant le contingent français de la force Barkhane.

Alger a démenti son implication dans le déploiement du groupe Wagner au Mali, sans convaincre, en expliquant qu’«elle a toujours soutenu que la solution au Mali n’était pas militaire».

Il faut dire que l’Algérie ne voit pas d’un mauvais œil le déploiement des troupes de la société Wagner, sachant que la Russie est son principal fournisseur d’armes. Pour les stratèges et sécuritaires algériens, la présence de Wagner pourrait contribuer à accélérer la fin de l’opération Barkhane et donc de la présence militaire française à la frontière sud du pays, où au moins réduire ses capacités comme c’est le cas actuellement en Centrafrique.

Les forces françaises contrarient d’autant plus le régime algérien parce qu’elles neutralisent les émirs djihadistes qui entretiennent des relations interlopes avec la junte algérienne. Durant ces derniers mois, les forces françaises ont en effet liquidé plusieurs dirigeants des groupes terroristes sahéliens dont Abou Walid Al-Sahraoui, chef historique de l’Etat islamique au Grand Sahara qui est un proche du polisario, Abdelmalek Droukdal, chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et fondateur du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Mokhtar Belmokhtar, Djamal Okacha,…

Par Karim Zeidane
Le 03/02/2022 à 11h48, mis à jour le 03/02/2022 à 23h14