Un ex-militaire algérien, devenu opposant politique, arrêté en Espagne

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Le 17/03/2022 à 18h34, mis à jour le 17/03/2022 à 18h37

Un ancien militaire algérien très actif sur Youtube, ayant fui son pays après avoir pris part au mouvement de contestation du Hirak et qui a été condamné par contumace à dix ans de prison, a été arrêté en Espagne et fait face à une procédure d'expulsion, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Selon une source proche du dossier, Mohamed Benhalima se trouve dans un centre de rétention pour étrangers à Valence (est). Les autorités espagnoles lui reprocheraient notamment des liens présumés avec le mouvement conservateur et pacifique, Rachad, a expliqué son avocat Me Gomez Cuadrado.

Son avocat, Eduardo Gomez Cuadrado, a lui déclaré à l'AFP que son client, qui a été arrêté lundi à Saragosse (nord-est), faisait l'objet d'une procédure d'expulsion.

Mohamed Benhalima avait fui l'Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Arrivé en Espagne, il y avait déposé une demande d'asile.

Cet ex-caporal de 32 ans a été condamné par contumace dans son pays en mars 2021 à 10 ans de prison pour "publications de fausses informations". Un mandat d'arrêt international à son encontre avait été émis par l'Algérie.

Selon l'avocat de M. Benhalima, la police espagnole a motivé sa procédure d'expulsion par des accusations d'"activités contraires à la sécurité nationale ou qui pourraient compromettre les relations de l'Espagne avec d'autres pays".

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.

Bête noire du régime algérien, le mouvement Rachad, établi à Londres, a été classé "terroriste" par l'Algérie en mai 2021.

Dans une affaire similaire, Abdellah Mohamed, lui aussi ex-militaire déserteur, a été remis par l'Espagne aux autorités algériennes en août 2021 pour appartenance présumée au mouvement Rachad.

L'ONG Amnesty international a appelé l'Espagne à "renoncer immédiatement" à une éventuelle expulsion de Mohamed Benhalima, affirmant qu'il s'agit d'un "lanceur d'alerte" ayant "dénoncé la corruption dans les rangs des hauts-gradés de l'armée algérienne".

Amnesty accuse notamment le régime algérien de "torture et d'autres formes de mauvais traitements" contre plusieurs militants du Hirak.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/03/2022 à 18h34, mis à jour le 17/03/2022 à 18h37