Selon une source proche du dossier, Mohamed Benhalima se trouve dans un centre de rétention pour étrangers à Valence (est). Les autorités espagnoles lui reprocheraient notamment des liens présumés avec le mouvement conservateur et pacifique, Rachad, a expliqué son avocat Me Gomez Cuadrado.
Son avocat, Eduardo Gomez Cuadrado, a lui déclaré à l'AFP que son client, qui a été arrêté lundi à Saragosse (nord-est), faisait l'objet d'une procédure d'expulsion.
Mohamed Benhalima avait fui l'Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Arrivé en Espagne, il y avait déposé une demande d'asile.
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Cet ex-caporal de 32 ans a été condamné par contumace dans son pays en mars 2021 à 10 ans de prison pour "publications de fausses informations". Un mandat d'arrêt international à son encontre avait été émis par l'Algérie.
Selon l'avocat de M. Benhalima, la police espagnole a motivé sa procédure d'expulsion par des accusations d'"activités contraires à la sécurité nationale ou qui pourraient compromettre les relations de l'Espagne avec d'autres pays".
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.
Bête noire du régime algérien, le mouvement Rachad, établi à Londres, a été classé "terroriste" par l'Algérie en mai 2021.
Dans une affaire similaire, Abdellah Mohamed, lui aussi ex-militaire déserteur, a été remis par l'Espagne aux autorités algériennes en août 2021 pour appartenance présumée au mouvement Rachad.
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L'ONG Amnesty international a appelé l'Espagne à "renoncer immédiatement" à une éventuelle expulsion de Mohamed Benhalima, affirmant qu'il s'agit d'un "lanceur d'alerte" ayant "dénoncé la corruption dans les rangs des hauts-gradés de l'armée algérienne".
Amnesty accuse notamment le régime algérien de "torture et d'autres formes de mauvais traitements" contre plusieurs militants du Hirak.
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