Après plusieurs mois de brouille et de restrictions dans l’octroi de visa aux ressortissants algériens, la situation pourrait se décanter dans les semaines à venir. En effet, selon Le Jeune Indépendant, citant des sources diplomatiques françaises, Alger aurait accepté de répondre positivement à la requête française en délivrant des autorisations consulaires pour ses ressortissants en situation irrégulière faisant l’objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Toutefois, pour ne pas perdre totalement la face après un long bras de fer avec l’hexagone, qui s’est traduit par une baisse significative du nombre de visas octroyés aux Algériens, Alger a décidé d’y poser une condition. En effet, tout en acceptant d’accorder ces autorisations consulaires (laissez-passer consulaires nécessaires afin qu’une expulsion soit exécutée) à ses ressortissants expulsables, elle maintient l'obligation de la présentation d'un test PCR. Sachant que l’Algérie figure sur la liste «orange» de Paris et que les Algériens ont obligation de présenter un test PCR pour entrer en France, Alger applique, comme d’habitude, la règle de réciprocité, y compris pour ses ressortissants expulsables et pour lesquels elle a délivré les autorisations consulaires.
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Or, en exigeant ce résultat négatif de PCR, les autorités algériennes sont conscientes que leurs ressortissants en situation irrégulière ont la possibilité de refuser de passer ce test et donc de rester inexpulsables.
Ainsi, il ne reste comme option à Paris que de déplacer l’Algérie de la liste «orange» à la liste «verte» et, en conséquence, de ne plus exiger des Algériens le test PCR pour entrer en France et espérer la réciprocité. Alger a toujours jugé incompréhensible son maintien sur cette liste française orange.
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Rappelons que l’Algérie compte de très nombreux ressortissants en situation irrégulière en France. Selon le ministère de l’Intérieur de ce pays, sur la période janvier-juillet 2021, 7.731 obligations de quitter le territoire français ont été émises à l’encontre d'Algériens en situation irrégulière. Toutefois, selon la même source, seulement 22 ont quitté la France pour l’Algérie, soit un taux de 0,2%. Ce qui est vu du côté de Paris comme un refus de coopération de la part des autorités algériennes qui délivrent les autorisations consulaires au compte-goutte. En représailles, les autorités françaises ont réduit de 50% le nombre de visas accordés aux Algériens. En décembre 2021, l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) soulignait que 95% des demandes de visa pour la France avaient été refusées.
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Toutefois, les deux parties essaient depuis quelques semaines d’améliorer la qualité de leurs relations en tentant d’aplanir leurs principaux différends. Et au-delà de la rente mémorielle, l’octroi des visas figurent parmi les priorités des dirigeants algériens. En mars dernier, l’ex-ambassadeur de Paris à Alger, Xavier Driencourt, avait souligné, dans un entretien accordé à l’AFP, à propos des Algériens, qu'«il n’y a qu’une chose qui les intéresse dans la relation avec la France, ce sont les visas».
Face à la baisse drastique du nombre de visas octroyés, les autorités algériennes seront certainement plus coopératives.