Si la dotation touristique d'un Marocain s'élève à 40.000 dirhams (3500 euros) par an pour séjourner à l’étranger et celle du Tunisien à environ 6.000 dinars (3000 euros), l’Algérien doit se contenter de miettes.
Ce montant, qui était l’équivalent de 120 euros en 2016, ne cesse de s’éroder sous l’effet de la dépréciation du dinar algérien face à la monnaie unique européenne. Cette allocation négligeable était ainsi tombée à 115 euros l’été dernier, avant de poursuivre sa baisse à 105 euros à fin 2017 pour s’établir actuellement à seulement 100 euros.
Et le montant de cette allocation, fixé en monnaie locale, devrait poursuivre sa chute vu le trend baissier du dinar algérien face à l’euro. En effet, en l’espace d’une année, la monnaie algérienne s’est dépréciée de 21,003% par rapport à l’euro. Une situation qui devrait se poursuivre du fait de la crise que traverse le pays et du recours à la planche à billets pour faire face au déficit budgétaire.
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A quoi sert une allocation de 100 euros pour un touriste algérien qui souhaite sortir du pays? Rien. Ce montant ne peut même pas assurer le transport en taxi de l'aéroport à la ville et le paiement d’une seule nuitée dans un hôtel 2 étoiles.
Ce montant s’explique essentiellement par la volonté des autorités algériennes d'empêcher les citoyens de séjourner en dehors de leur pays et de préserver, autant que possible, les recettes en devises. Pour autant, les gros bonnets continuent à sortir des montants mirobolants pour s’acheter des propriétés en Europe, notamment en Espagne, sans être inquiétés.
Face à cette situation, les Algériens recourent au marché noir pour s’approvisionner en devises. Du coup, les cours de l’euro sur le marché parallèle se sont envolés ces derniers mois avec un décalage énorme avec le cours de la Banque centrale. Ainsi, alors qu’il faut 140,593 dinars pour 1 euro au niveau de la cotation officielle de la Banque d’Algérie, l’Algérien doit débourser 207,2 dinars pour pouvoir disposer d'1 euro.
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A ce titre, on se rappelle de l’affaire hyper-médiatisée du bijoutier algérien arrêté le 6 février dernier en Turquie avec une importante somme en devises dans ses intestins.
Selon le quotidien turc Hürriyet Daily News, le bijoutier algérien avait 290 billets de banque cachés dans son rectum. Le mardi 20 février courant, un autre commerçant a été appréhendé par les douaniers de l’aéroport d’Alger avec la somme de 11.000 euros dans les intestins. Une femme a également été arrêtée avec 2.000 euros dans ses parties intimes.
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Du coup, dans les aéroports d’Alger, les douaniers redoublent de vigilance pour démasquer les fraudeurs, à l'heure où ailleurs, on multiplie les contrôles pour faire face aux trafiquants de drogue.
Un phénomène qui continue de prendre de l’ampleur à mesure que les autorités algériennes, pour faire face à la chute inexorable des réserves en devises du pays, font tout pour qu'elles restent dans le pays.