Algérie. Covid-19: sur fond de record de contaminations, une polémique enfle entre scientifiques et religieux

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Le 20/07/2020 à 17h34, mis à jour le 21/07/2020 à 13h29

Les contaminations continuent d’exploser en Algérie, en dépit du nombre très bas des tests effectués quotidiennement. Un record de contagion qui intervient en pleine polémique sur le sacrifice du mouton de l’Aïd Al-Adha entre scientifiques et religieux.

Le rythme de progression des contagions continue de s’accélérer. Et selon les données des dernières 24 heures de ce lundi 20 juillet, les contaminations au Covid-19 ont une fois encore dépassé la barre des 600 nouveaux cas en s’établissant à 607 cas, ce qui constitue un nouveau record de cas de contagions enregistré en une journée. Du coup, le nombre total de personnes contaminées au coronavirus depuis l’apparition du premier cas en Algérie s’établit à 23.691.

Du côté des décès, avec 9 morts enregistrés, le pays compte désormais un total de 1.087 personnes ayant perdu la vie à cause du Covid-19.

Ces hausses de contamination interviennent dans un contexte marqué par la polémique sur le sacrifice du mouton de l’Aïd Al-Adha. Selon le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie en Algérie, la décision concernant le rituel du sacrifice de l’Aïd a été prise par les religieux contre l’avis des scientifiques qui craignent une propagation du coronavirus du fait que les familles ne vont pas se passer de leurs traditions, notamment les visites familiales et les embrassades.

C’est pourquoi les scientifiques avaient demandé l’annulation du rituel du sacrifice exceptionnellement pour des considérations sanitaires. Les religieux ont, pour leur part, émis une fatwa selon laquelle le rituel du sacrifice est une «sunna».

Expliquant que 30% des contagions au Covid-19 sont d’origine familiale, Bekkat Berkani prévoit une hausse des contaminations durant la fête de l’Aïd Al-Adha. «La commission des Fatwas a rendu sa décision, il ne lui reste qu’à en assumer les conséquences», ajoute-t-il. Les scientifiques semblent désormais se laver les mains de toute responsabilité, en cas d’explosion des contagions.

Par Karim Zeidane
Le 20/07/2020 à 17h34, mis à jour le 21/07/2020 à 13h29