«Alors ce tableau, c'est le labyrinthe et il y a un petit poème à côté. Voilà, la vie n'est pas une ligne droite. Exister oblige à démêler des lianes. Confuse, touffue, la forêt n'est pas claire. Une corde a néanmoins un bout. Le labyrinthe a une entrée et une sortie. Trouvons le plan!», déclame Makamsa.
Puis d’expliquer: «à côté de chaque tableau, il y a un poème qui accompagne le tableau mais qui n’explique pas forcément le tableau. C’est un poème très bien écrit parce que j'ai été aussi soutenue par un poète burkinabè qui écrit très bien. Parce que ça va de pair la poésie et la peinture. Pour dire que notre vie quotidienne, c'est comme un labyrinthe», confie Makamsa.
Makamsa, de son vrai nom Makamsa Yago, est une artiste peintre burkinabè. Elle est également chanteuse, animatrice sociale et par-dessus tout amoureuse de l’art. C’est depuis les années 2007-2008, après sa formation au Centre national d'artisanat d'art du Burkina Faso (CNAA) qu’elle a véritablement commencé à intégrer le monde des arts notamment par le dessin, le batik.
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«Je suis une peintre qui est beaucoup engagée pour la cause de la femme et de l'enfant et donc c'est vrai, dans la plupart de mes créations, j'aime mettre la femme en avant et aussi l'enfant. Et j'aime aussi toucher du doigt ces petits problèmes qui touchent notre quotidien à travers mes créations», explique l’artiste.
Makamsa, il faut le dire, a fourbi ses armes en étant aux côtés d’un peintre qui n'est plus de ce monde. Mais de qui elle a hérité le goût de la recherche et du travail bien accompli. A ce jour, elle cumule à elle seule plusieurs dizaines de tableaux.
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Chaque fois qu’elle a exposé, Makamsa s’est fait remarquer par la profondeur de ses œuvres. A l’exemple de ce tableau peint au couteau qui suscite beaucoup d’admiration chez des visiteurs.
«J’ai fait plusieurs expositions (collectives, privées ou associatives) avec des amis, pour des structures parce que j’ai beaucoup évolué dans les associations. Mais cette fois-ci, je suis en solo. Je suis seule parce que c'est un choix de vouloir sortir seule pour aussi continuer la lutte», relève-t-elle.
Un engagement que l’on peut cerner à travers cette couleur rouge répétitive qui se dégage dans la plupart de ses tableaux, mais aussi par le thème de cette exposition à savoir "Koulekan" ou encore (cris) en langue dioula.
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«Oui, moi j'aime bien le rouge parce que c'est comme je l'ai souligné, le rouge, vous savez, c'est le sang, c'est le pouvoir. Pour moi, par contre, sur mes tableaux, j'utilise du rouge pour exprimer la douleur, (...) cette douleur de l'âme ou cette rage», argumente l’artiste.
En quinze années de pratique, Makamsa dit avoir beaucoup évolué. Un constat qu’elle attribue également à sa démarche artistique. Passionnée, elle n’a de cesse d'œuvrer à sortir le mieux d’elle-même. Son ambition, devenir meilleure qu’hier et aller très loin avec son art.