Bruxelles-Tchad: Idriss Déby défend la cause du maréchal libyen Khalifa Haftar

DR

Le 12/01/2017 à 12h13, mis à jour le 12/01/2017 à 12h15

Entre Khalifa Haftar et Idriss Déby, s'est nouée une alliance basée sur la lutte contre leurs groupes de rebelles respectifs. Le président tchadien a passé beaucoup de temps à défendre son allié auprès de Federica Mogherini qui, elle, n'est intéressée que par la question des migrants.

Alors que son pays fait face à d’énormes difficultés financières, le président tchadien Idriss Déby Itno s’est rendu à Bruxelles pour obtenir un soutien financier. Cependant, il aurait consacré une bonne partie de son temps à se faire l’ambassadeur du maréchal libyen Khalifa Haftar. Cela a été pratiquement l’unique objet de "son entrevue avec la cheffe de la diplomatie européenne Frederica Mogherini, le 10 janvier à Bruxelles", informe Maghreb Confidentiel.

Il faut dire qu’à côté de l’Egyptien Al Sissi, Idriss Déby est le principal soutien de l’homme fort de Tobrouk, Khalifa Haftar, dans la région. En contrepartie de ce soutien, Déby compte sur Haftar pour l’aider dans sa lutte contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Ces derniers ont choisi le territoire libyen comme terrain de repli. Le 10 décembre dernier, l’aviation de Khalifa Haftar a bombardé le camp d’entraînement des FACT dans le Fezzan libyen.

Tchad: fermeture de la frontière avec la Libye

Libye: le maréchal Haftar ne se rend pas en Algérie et opte pour la guerre

Ndjamena n’est pas celui qui plaide la cause du général Haftar, puisque le Tchad peut offrir son soutien militaire dans le sud libyen, notamment contre les Toubous qui n’ont pas prêté allégeance à Khalifa Haftar.

Evidemment, si Mogherini prête une oreille à Déby, c’est plus pour l’entendre dire que le Tchad sera un soutien dans la lutte contre l’immigration clandestine. Bruxelles cherche actuellement un pays qui serait prêt à accueillir les migrants qui pourraient être expulsés de Libye. L’idée est de créer un camp comparable à celui d’Agadez au Niger qui reçoit déjà des Subsahariens expulsés d’Algérie et de Libye.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 12/01/2017 à 12h13, mis à jour le 12/01/2017 à 12h15