Cameroun: Hydromine va réaliser le 4e plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique

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Le 29/10/2017 à 08h07, mis à jour le 29/10/2017 à 08h57

Le barrage hydroélectrique baptisé Grand Eweng devra fournir à l'horizon 2025 un additif de 1.800 MW d’énergie au Cameroun. D'un coût de 1.500 milliards de francs CFA, l'infrastructure sera réalisée par l'Américain Hydromine.

La firme américaine Hydromine, développeur privé d’énergie durable, est en voie d’investir 3 milliards de dollars (1.500 milliards de FCFA) au Cameroun. Ce, dans le projet d’aménagement hydroélectrique de Grand Eweng, dont le potentiel s'élève à plus de 1.800 MW d’énergie.

Ce jeudi 26 octobre 2017, plusieurs médias camerounais ont été conduits à Dibang dans le Nyong-et-Kellé, région du Centre, pour assister au démarrage des travaux préliminaires. C’est-à-dire à la pose les bornes de délimitation du site du projet et parallèlement, à l’entame des travaux de constat et à l'évaluation des biens à détruire pour céder la place à un barrage de retenue de 2 milliards de mètres cubes d’eau.

Le gouverneur de la région du centre, président de la commission régionale de constat et d’évaluation, était présent à Dibang pour la circonstance, au côté du Français François Mazé, directeur général de Hydromine Cameroun.

A en croire ce dernier, «le projet Grand Eweng sera le 4e plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique. L'identification des biens et la délimitation du site de construction, à cheval entre deux régions, le centre et le littoral, devraient durer trois mois. Puis viendra la concession qui devra être achevée au premier trimestre 2018. On devra boucler les financements en 2019 et lancer la construction dès 2020, pour pouvoir mettre l’énergie à disposition à partir de 2025».

Concernant les financements, à savoir 1.500 milliards de FCFA, François Mazé assure qu’ils sont à 100% privés. D’ailleurs, «Hydromine a déjà investi plus de 14 milliards de FCFA dans les études de faisabilité et de développement du projet Grand Eweng. Hydromine est en train de finaliser des accords avec les plus grandes entreprises énergétiques du monde, pour réaliser de grands projets au profit de la nation camerounaise, à qui l’on devra restituer l’infrastructure au terme de 30 ans exploitation».

Sur la crédibilité de la firme américaine, François Mazé souligne que «l’équipe de développement d’Hydromine a une expérience de transaction collective de 35 GW et une valeur de 45 milliards de dollars, et a travaillé sur des projets hydroélectriques construits en Afrique incluant Bujagali (250 MW) en Ouganda; Zungeru (700 MW) au Nigeria et Ingula (1,3 GW) en Afrique du Sud».

Sauf qu’au Cameroun, Hydromine est davantage connu pour le projet d’exploitation de la bauxite de Minim Martap et de Ngaoundal. Le gouvernement lui a accordé un permis d’exploration depuis 2005, sans suite…

En espérant plus de succès avec le projet hydroélectrique Grand Eweng, il faut relever que le Cameroun dispose actuellement d’une offre énergétique plutôt faible, une capacité de 1.600 MW seulement, sur un potentiel hydraulique de près 22 GW (22.000 MW).

Fort heureusement, l’accroissement de l’offre est une priorité du gouvernement, qui a lancé plusieurs projets d’infrastructures de production et de transport: Lom Pangar, Memve’ele, Mékin, Nachtigal (420 MW), Makaï (350 MW), Song Dong (270 MW), Bini à Warak (75 MW) et Menchum (72 MW), etc. Si tous ces projets arrivent à terme, le Cameroun disposera d’environ 3.000 MW d’énergie d’ici 2023-2025. Si l’on rajoute le projet privé Grand Eweng et ses 1.800 MW, le pays pourra faire face aux besoins énergétiques nécessaires à son développement.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 29/10/2017 à 08h07, mis à jour le 29/10/2017 à 08h57