Cameroun: Camair-Co de retour dans le ciel africain

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Le 12/12/2017 à 11h45, mis à jour le 12/12/2017 à 12h06

Après une période de turbulences, la compagnie Camair-Co retrouve ses ailes. Elle vient de lancer son vol inaugural sur Dakar et annonce prochainement une liaison sur Abidjan pour densifier son réseau.

Le plan de relance de Camair-Co, dressé par Boeing Consulting, commence à porter ses fruits. Alors que la compagnie aérienne du Cameroun était moribonde, au bord de la faillite avec un déficit d’exploitation de deux milliards de francs CFA, la voici qui revient progressivement dans le ciel africain.

Déjà 12 destinations dont 7 domestiques (Douala, Yaoundé, Maroua, Garoua, N’Gaoundéré, Bafoussam et Bamenda) et 5 régionales (Cotonou, N’Djamena, Libreville, Bangui et Dakar) sont assurées et la compagnie compte ouvrir une liaison avec Abidjan très prochainement.

L’ouverture de la ligne vers Dakar a justement eu lieu le 8 décembre dernier, au lendemain de l’inauguration de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). L'occasion pour le top management, en poste depuis août 2016, de parler des performances de l’entreprise. La compagnie a transporté 200 000 passagers pour un taux de remplissage qui survole les 60%. Le taux de régularité plane au-dessus de 90% et le taux de ponctualité monte à 80%. Les recettes mensuelles ont connu un bond, passant de 400 millions de FCFA à près de 2 milliards de FCFA actuellement.

Créée en 2006, Camair-Co en est à ce jour à son sixième directeur général en moins de 10 ans d’exploitation. Ernest Dikoum, en poste depuis août 2016, a pour tâche de dérouler le plan Boeing, qui intègre la ligne de Dakar, une liaison particulièrement importante qui fait la jonction entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Le directeur général a ainsi expliqué que le redressement de la compagnie s'est opéré lorsque les dessertes de Paris et de villes qui n’étaient pas bien opérées ont été abandonnées, ramenant le déficit d’exploitation de 2 milliards de FCFA à 840 millions de FCFA à partir de janvier 2017. «Au mois d’août dernier, nous étions déjà revenus à 38 millions de FCFA. Mais il faut garder à l'esprit que toute ouverture de ligne engage de nouvelles dépenses. Il nous revient donc d’être pointilleux sur la maîtrise des dépenses.»

Pour Ernest Dikoum, seul le ciel est la limite. «Il était très important de garantir d’abord la mobilité des Camerounais. D’où la priorité à la desserte domestique. Puis, cap sur le régional. Le Cameroun est le poumon économique de l’Afrique centrale. Il fallait également nous approprier cet environnement, ce marché. Certains ont pensé à un moment à un projet aérien CEMAC. Je suis sûr que Camair-Co peut jouer un rôle dans ce sens».

Après l'Afrique de l'Ouest, Camair-Co projette déjà l’Europe et les Amériques. Sauf qu’elle n’a que 5 avions (un B767-300, deux B737-700 et deux MA 60). Mais pour le DG, «ça peut aller et ça va même bien. Notre contrat de maintenance nous encourage à optimiser l’usage des B737-700 à 300 heures de vol par mois. Ces engins sont faits pour être en l’air, non au sol et nous allons les faire voler».

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 12/12/2017 à 11h45, mis à jour le 12/12/2017 à 12h06