Invité dans la ville d’Arlington, Etats-Unis d’Amérique, dans le cadre de la 94e édition sur "les perspectives de l’agriculture" pour une communication relative au thème "les racines de la prospérité" le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adésina, a vivement plaidé en faveur d’investissements des capitaux du pays de l’Oncle Sam, dans l’agriculture du continent.
"Je ne cherche pas de l’aide. Ce que je cherche, ce sont des investissements pour l’Afrique", a souligné Adésina en s’adressant à son auditoire de cette cité de Virginie, vendredi 23 février, selon des propos rapportés par l’institution panafricaine.
En présence du secrétaire d’Etat américain à l’agriculture et de nombreux investisseurs, des gérants de fonds et des décideurs, le président de la BAD a enchaîné par de solides arguments en faveur de l’accroissement des engagements américains dans l’agriculture du continent pour aider l'Afrique à libérer son immense potentiel.
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Il rappelé une mauvaise image léguée par l’histoire «depuis trop longtemps, l’agriculture a été associée aux trois P: pénibilité, pauvreté et pénurie.
Mais, souligne-t-il, "la réalité est qu’il s’agit d’un secteur créateur d’énormes richesses, prêt à offrir des opportunités économiques qui permettront à des millions de personnes de sortir de la pauvreté".
Une dimension qui va bien au-delà de la nécessité de survie que procurent la sécurité alimentaire et le combat contre l’extrême pauvreté pour ouvrir des horizons insoupçonnés dans le cadre de l’épanouissement collectif et individuel des populations africaines.
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Le président de la BAD a alors invité le secteur privé américain à changer radicalement sa perception de l’agriculture africaine. "Pensez-y: d’ici 2030, la taille du marché agricole et agroalimentaire africain représentera 1.000 milliards de dollars. C’est le moment pour les entreprises agroalimentaires d’investir en Afrique", a-t-il soutenu.
Et pour illustrer ses propos, il ajoute, "pensez à un continent ou, selon Mc Kinsey, la consommation des ménages devrait atteindre près de 2.100 milliards de dollars d’ici 2025, et les dépenses des entreprises arriver un montant de 3.500 milliards de dollars. Pensez à un continent disposant de 840 millions de jeunes, la population la plus jeune du monde d’ici 2050. C’est le moment pour les entreprises agroalimentaires américaines d’investir en Afrique".
Expliquant les raisons de sa présence au forum, devant un auditoire de plus 2.000 participants, le patron de la BAD a exprimé le désir ardent de l’institution panafricaine de nouer des partenariats en vue de diversifier et transformer l’agriculture africaine «pour stimuler des richesses qui sortiront des millions de personnes de la pauvreté, en créant des richesses et des emplois».
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La Banque africaine de développement (BAD) a dégagé cinq priorités sur lesquelles elle entend concentrer ses efforts pour transformer l’économie africaine au cours des dix années à venir: éclairer l’Afrique en fournissant l’énergie, nourrir l’Afrique, intégrer l’Afrique, industrialiser l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains.
La BAD est à l’origine du lancement de plusieurs initiatives pour la transformation des activités commerciales et agricoles.
Illustration avec le Forum de l’investissement en Afrique (plate-forme 100% transactionnelle, afin de tirer des fonds de pension mondiaux et des autres investisseurs institutionnels et les inviter à investir en Afrique). Johannesburg va abriter une rencontre sur ce sujet du 7 au 9 novembre 2018.
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Plusieurs institutions financières -Banque Mondiale (BM), Société financière internationale (SFI), Banque inter-américaine de développement (BIAD), la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), la Banque asiatique de développement en infrastructure (BADI) et la Banque islamique de développement (BID)- se sont associées à cette initiative pour réduire les risques de l’investissement privé en Afrique.
L’agriculture joue un rôle crucial dans les économies africaines, et la conférence de Maputo, organisée en 2003, a recommandé que 10% des budgets nationaux lui soient consacrés. Cependant, l’écrasante majorité des gouvernements du continent n’ont pas encore concrétisé cette recommandation continentale.