Hier, à Addis-Abeba, en marge du 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, Pretoria a réussi à marquer beau doublé. En plus de présider aux destinées de l’Union africaine pour une année, avec son président, Cyril Ramaphosa, aux commandes, l’Afrique du Sud s'est vue confier hier, par les chefs d'Etat ou leur représentant désigné, le poste très convoité de secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).
La bataille finale aura été rude, avec les représentants du Nigeria et de la République Démocratique du Congo, mais c’est le Sud-Africain Wamkele Mene qui a fini par être élu hier, lundi 10 février, à la tête de cette nouvelle organisation panafricaine, dont le siège se trouve à Accra, au Ghana.
Il aura fallu deux tours, pour que le choix se porte finalement sur le candidat sud-africain, un parmi 120 candidats qui briguaient cet important poste au début du scrutin. A l'issue des deux premiers tours, cette liste, pléthorique au départ, a été réduite à 3 candidats seulement: Cécilia Akintomide, du Nigeria et Faustin Luanga, de la République Démocratique du Congo, étaient les deux derniers challengers à faire face au vainqueur du vote final, Wamkele Mene.
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L’élection de ce Sud-Africain intervient après l’échec d'une rencontre qui avait été organisée entre les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, nigérian Muhammadu Buhari (Nigeria) et de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, visant à trouver un consensus autour de l'un de ces trois candidats.
Juste avant son élection à la tête de la Zleca, Wamkele Mene était le négociateur en chef de l’Afrique du Sud pour l'entrée de son pays dans ce marché. Il aura désormais la lourde tâche de diriger cette institution, appelée à devenir la plus importante des instances de l’Union africaine.
La Zleca est en effet appelée à devenir, à terme, l’un des plus grands marchés de la planète, ainsi que le plus important en termes de nombre de pays qui y auront adhéré.
Pour donner une nouvelle impulsion à ce qui devra devenir le marché commun africain, Cyril Ramaphosa, en sa qualité de nouveau président de l’Union africaine, a convoqué un sommet spécial de l’Union africaine, qui aura lieu en Afrique du Sud.
«Nous devons construire un marché dont les entreprises africaines devront être les acteurs principaux. Le temps du colonialisme et de l’impérialisme est révolu», a lancé, à Addis-Abeba, le président sud-africain.
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La Zleca, qui regroupe 54 pays d'Afrique, représente un immense marché de près de 1,2 milliard de consommateurs, pour un PIB cumulé d’environ 3.000 milliards de dollars.
L’objectif de cette instance sera de mettre en place un marché commun entre les pays qui auront ratifié l'accorde de la Zleca. Dans ce vaste marché, 90% des échanges de biens seront exonérés de droits de douane et les obstacles non-tarifaires, à visées protectionnistes, seront également supprimés.
En plus de stimuler les échanges intra-africains, ce marché commun devrait faire passer le commerce entre les pays d'Afrique, actuellement de l'ordre de 16% (contre 50% en Asie et 70% en Europe), à près de 25% des échanges commerciaux entre les pays africains ayant ratifiés l'accord, et ce, à l’horizon 2023, selon une hypothèse basse.
Mais des études nettement plus optimistes, commanditées par l'UA, indiquent que la mise en place de la Zleca devrait augmenter les échanges commerciaux intra-africains de l'ordre de 52%, d'ici deux ans.
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Pour parvenir à accroître davantage leurs échanges, les pays africains ayant ratifié l'accord sont appelés à mettre en oeuvre des stratégies d'industrialisation de leur économie, afin de réduire la poids de l'exportation des matières premières non transformées, qui représentent aujourd'hui encore une bonne partie de leurs exportations.
Le lancement officiel, et très attendu, de la Zleca sera célébré en juillet 2020, lors d’un sommet prévu à N’Djamena, au Tchad.