Le samedi 3 octobre 2020 à Garoua, dans la région du Nord, le ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales, Dr Taïga, s'est personnellement déplacé pour accueillir 165 vaches laitières en provenance de Besançon, en France.
Ces bêtes sont des génisses gestantes de race montbéliarde, dont la production laitière est estimée, selon les spécialistes, à 40 litres de lait par jour. L'objectif de cette acquisition du gouvernement camerounais est d'augmenter la production locale, afin de réduire le déficit en lait.
Ces vaches ont été achetées par le gouvernement camerounais à travers le Projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque Mondiale. La consommation de lait et ses dérivés, dont les produits laitiers, par personne au Cameroun se situe en moyenne autour de 14 kg.
Lire aussi : Vidéo. Mali: le paradoxe d'un grand pays éleveur qui importe son lait
En effet, selon les données communiquées, le pays affiche un grand déficit de sa production laitière, qui est estimée à 120.000 tonnes par an. Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, la production locale n'a été que d'environ 275.000 tonnes en 2019.
La différence est compensée par des importations de différents produits laitiers, estimées à 20 milliards de Francs CFA par an, ce qui déséquilibre la balance commerciale. D'où les espoirs fondés sur l'importation de ces vaches, qui ont été convoyées à leur lieu d'élevage depuis la station de Louguerre, dans la localité de Guider (Septentrion), dans des étables où elles seront en période d'acclimatation.
Lire aussi : Afrique de l’Ouest et du Centre: un appel à sauver la filière lait locale
C'est en effet cette partie du pays qui est davantage spécialisée dans la production laitière. Cependant, la production est en grande partie artisanale. Le développement de la production laitière fait donc partie des priorités du ministère que dirige Dr Taïga.
Ce n'est pas la première fois que le Cameroun a recours à des importations d'un cheptel à des fins d'élevage depuis l'étranger. Selon l'organisation onusienne de la FAO (Food Aid Organization), des bovins de race Holstein-Frisonne et Jersiaise avaient été achetés aux États-Unis successivement en 1974, 1976 et 1981 et avaient été croisés avec les zébus du Cameroun.