Le prix de la farine de blé importée a connu une certaine augmentation ces dernières semaines au Cameroun. Les économistes accusent la guerre qui sévit actuellement en Ukraine. L’impact est d’ores et déjà perceptible dans les boulangeries et pâtisseries installées dans les grandes villes du pays et surtout sur le quotidien des Camerounais.
Le prix du pain a connu une augmentation de 25 fcfa. Ainsi, le prix de la baguette fixé récemment à 50 fcfa est passé à 75 fcfa, celui de la baguette de 100 fcfa à 125 fcfa, celui de la baguette de 150 fcfa à 175 fcfa etc. 25 fcfa de plus qui troublent les ménages, d'autant que le coût de la vie est devenu cher dans le pays, en ville comme à la campagne.
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Dans les boulangeries et pâtisseries, certains chefs d’entreprises sont contraints de réduire le personnel à cause de la chute vertigineuse des recettes. «Certaines personnes préfèrent déjà les beignets faits à base du manioc, du koki ou du maïs au lieu de la farine du blé à cause du coût élevé. Cela réduit considérablement le nombre de nos clients et par conséquent, nos recettes ont chuté. Nous étions alors obligés de réduire nos effectifs», nous a révélé le responsable de la boulangerie-pâtisserie Les Sources située dans le quartier Mokolo, à Yaoundé.
Au Cameroun, les farines faites à base des tubercules locales telles le manioc, la patate, l’igname et bien d’autres produits peuvent remplacer la farine de blé importée à coup de devises. Malheureusement, les quelques sociétés qui s’attèlent à la production de ces farines ne couvrent pas suffisamment le marché locale. De nombreux chefs d’entreprises crient au manque de fonds capables de booster la production et par conséquent, de ravitailler les grandes villes du pays.
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Les boulangeries et pâtisseries sont pourtant prêtes à proposer des produits faits à base de farines locales. Des farines très peu connues jusqu’ici par des Camerounais qui ne les découvrent que lors des foires-expositions organisées de temps à autres dans certaines villes.
La sécurité alimentaire passe pourtant par la promotion et la vulgarisation des produits locaux. Le Cameroun a actuellement besoin de s’industrialiser pour asseoir son autosuffisance alimentaire dans la sous-région Afrique centrale.