Egypte: environ 6 milliards de dollars de recettes attendues des introductions en bourse cette année

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Le 19/09/2022 à 11h46, mis à jour le 19/09/2022 à 11h49

Les importantes opérations de privatisation d’entreprises publiques vont bénéficier à la Bourse du Caire. Plusieurs cessions de participations de l’Etat passeront via le canal de ce marché. Les recettes attendues sont estimées à environ 6 milliards de dollars.

En mai dernier, le gouvernement égyptien avait annoncé un important programme de privatisation d’entreprises publiques devant marquer le retrait de l’Etat de certains secteurs de l’économie (automobile, centres de données, réseaux de distribution du pétrole et du gaz, unités de liquéfaction de gaz, tours de communication et éoliennes…) au profit des investisseurs nationaux et étrangers. Et durant la semaine écoulée, la ministre de la Planification et du développement économique, Hala El-Saeed, a levé le voile sur la première phase de cette privatisation de masse. Celle-ci concernera la cession de plusieurs entreprises publiques au privé via la Bourse du Caire.

Les premières cessions sont prévues durant le mois d’octobre et les autres devraient suivre d'ici la fin de l’année. Au total, une dizaine de grandes entreprises publiques, dont deux appartenant à l'armée, seront cédées avant la fin de l’année en cours. Parmi elles figurent la Banque du Caire, Misr Fertilizers Production Company et Misr Life Insurance Company. Il est aussi annoncé la cession des entreprises gérant les sept ports égyptiens une fois fusionnées en une seule entité, et la privatisation de plusieurs prestigieuses unités hôtelières.

En tout, cette première phase est censée générer entre 5,5 et 6 milliards de dollars de recettes et contribuer à renflouer les caisses de l’Etat. A noter que l’Egypte fait face à une crise économique aiguë en lien avec la crise économique mondiale liée à la guerre Russie-Ukraine qui a entrainé la flambée des prix de nombreux produits, parmi lesquels le blé dont le pays est le premier importateur mondial avec 13 millions de tonnes par an. Ainsi, à travers cette opération, le gouvernement égyptien compte tirer une bonne cagnotte pour accroitre les recettes de l’Etat minées par la hausse des dépenses publiques liées à la crise.

En plus, cette opération devrait marquer le début de la réduction de la mainmise de l’Etat et de l’armée sur l’économie égyptienne et donner un nouveau souffle au secteur privé censé devenir dans les prochaines années la locomotive de l’économie égyptienne. Les privatisations devraient générer 10 milliards de dollars par an durant la période 2022-2025, soit un total de 40 milliards de dollars de recettes au terme de cette opération.

Une fois ces privatisations réalisées, le secteur privé devrait porter sa contribution à l’économie égyptienne à hauteur de 65% en 2025, contre 30% en 2021.

Enfin, ces opérations de privatisation vont contribuer à redynamiser la Bourse du Caire, l'une des principales places boursières africaines, qui pourra ainsi attirer de nouveaux investisseurs locaux et étrangers.

Par Karim Zeidane
Le 19/09/2022 à 11h46, mis à jour le 19/09/2022 à 11h49