En dépit des effets de la crise sanitaire et des impacts négatifs de la crise ukrainienne, l’économie égyptienne, la seconde du continent après celle du Nigéria, en termes de PIB, va afficher une forte croissance en 2022, selon les projections des autorités égyptiennes, mais également du Fonds monétaire international (FMI).
Fait rare en cette période d’incertitudes, au moment où les révisions à la baisse des taux de croissance sont légion, aussi bien les autorités égyptiennes que l’institution de Bretton Woods, tablent sur une révision à la hausse des prévisions de croissance du pays.
Ainsi, selon le gouvernement égyptien, le taux de croissance du PIB devrait s’établir à 5,5% au titre de l’exercice fiscal 2022-2023. Il s’agit d’une croissance notable. Celle-ci est certes inférieure à celle de 2021-2022 de 6,6%, mais le contexte actuel, marqué par la crise liée à la guerre en Ukraine et ses impacts, montre bien que l’économie égyptienne a bien affiché une forte résilience.
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Du côté du FMI aussi, on affiche plus d’optimisme en tablant sur une croissance de 6,6% en 2022, après 3,3% en 2021, alors qu’il tablait en avril dernier sur une croissance de 5,9%.
Le différentiel de croissance s’expliquant essentiellement par le fait que l’Egypte se base sur une période à cheval sur deux années (du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022) dont le premier semestre est marqué par les effets de la pandémie du Covid-19 sur l’économie égyptienne, alors que le FMI se base uniquement sur l’année en cours.
Dans tous les cas, la croissance est forte. C’est la plus forte enregistrée par le pays depuis 2008, soit presque 15 ans. Et elle est aussi la plus forte enregistrée par les grandes puissances économiquement du continent africain -Nigéria (3,2%), Afrique du Sud (2,1%), Algérie (4,7%), Maroc (0,8%) et Kenya (5,3%).
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Cette croissance, supérieure aux attentes, est expliquée par la conjonction de plusieurs secteurs dont les télécommunications (+16,3%), le canal de Suez (+11,7%) et l’industrie manufacturière (+9,9%). De même, l’économie égyptienne a bénéficié de la reprise du secteur touristique et ce, en dépit de l’impact négatif de la guerre Russie-Ukraine sur le flux de touristes provenant de ces deux pays, en affichant une croissance de l’ordre de 45,5% sur une base annuelle.
Globalement, l’économie égyptienne affiche une forte résilience. Toutefois, l’inflation demeure forte. Celle-ci s’établit actuellement à 15%, sous l’effet, d’une part, de la flambée des prix mondiaux des hydrocarbures et des produits agricoles et alimentaires, et d’autre part, de la dépréciation de la livre égyptienne après sa dévaluation de mars dernier vis-à-vis du dollar. Une situation qui impacte négativement le pouvoir d’achat des Egyptiens.
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En revanche, pour 2023, le FMI est moins optimiste pour l’Egypte puisqu'il table désormais sur une croissance de 4,4%, contre 4,8% annoncés en juillet dernier. Selon l'institution, cette révision à la baisse de la croissance est justifiée par l’inflation qui accentue les vulnérabilités, la poursuite de la dépréciation de la livre égyptienne qui a perdu entre 20 et 25% de sa valeur vis-à-vis du dollar depuis le début de l’année, décourageant les investisseurs étrangers, avec à la clé 20 milliards de dollars d’investissements de portefeuilles sortis du pays entraînant une tension sur les liquidités et également le ralentissement de l’économie mondiale et donc de la demande adressée à l’Egypte.
De plus, le pays doit faire face à un niveau d'endettement élevé. La dette extérieure du pays se chiffrant à 158 milliards de dollars avec un service de la dette très élevé.
Face à cette situation, le pays négocie actuellement avec le FMI un nouveau prêt important devant lui permettre de faire face à cette conjoncture économique mondiale incertaine.