Egypte: un nouveau féminicide défraie la chronique

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Le 18/10/2022 à 16h47, mis à jour le 18/10/2022 à 16h47

Le parquet égyptien a annoncé mardi l'arrestation d'un homme accusé d'avoir tué sa fiancée qui s'éloignait de lui, un nouveau féminicide dans le plus peuplé des pays arabes où plusieurs meurtres similaires ont récemment défrayé la chronique.

Selon le quotidien d'Etat al-Ahram, Khouloud al-Sayyed, 21 ans, a été étranglée lundi par son fiancé, également son collègue de travail.

Selon le parquet, l'accusé a agi après que la jeune Egyptienne a annoncé à ses collègues vouloir démissionner pour s'éloigner de son fiancé.

"Le corps de la victime a été découvert à son domicile à Port-Saïd", sur la côte nord-est de l'Egypte, après qu'"un voisin a rapporté avoir vu l'accusé entrer chez elle par la fenêtre", explique le parquet dans son communiqué.

Il s'agit du quatrième féminicide fortement médiatisé dans le pays où, selon l'ONG Idrak, 296 femmes ou jeunes filles ont été tuées en 2020 et 415 agressées. En 2021, ajoute l'ONG, le nombre d'agressions sexistes et sexuelles a doublé, atteignant 813 cas recensés.

Fin juin, le meurtrier d'une étudiante qui refusait ses avances avait été condamné à mort, alors que le même jour la justice annonçait le meurtre d'une présentatrice de télévision par son époux magistrat.

Deux mois plus tard, ce juge était également condamné à la peine capitale, alors qu'un tribunal réclamait la diffusion des exécutions d'auteurs de féminicides en direct à la télévision pour "dissuader le plus grand nombre".

Le meurtre est passible de la peine capitale en Egypte, qui a procédé en 2021 au troisième plus grand nombre d'exécutions au monde selon Amnesty International.

En Egypte, si les femmes votent depuis 1956, elles restent soumises à une législation patriarcale vieille d'un siècle et sont les premières victimes, selon les féministes, de la propagation d'un islam rigoriste associé à l'enracinement du conservatisme.

Selon les autorités, près de huit millions de femmes ont subi des violences en 2015 de la part d'un époux, d'un proche ou d'un étranger dans l'espace public.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/10/2022 à 16h47, mis à jour le 18/10/2022 à 16h47