Cameroun: libération de la journaliste Mimi Mefo

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Le 12/11/2018 à 08h28, mis à jour le 12/11/2018 à 08h48

La rédactrice en chef adjointe en charge du service en anglais, et présentatrice-vedette de journaux dans la même langue à la chaîne de radio et télévision privée Equinoxe est sortie de la prison centrale de Douala, samedi 10 novembre. Elle comparait libre devant le tribunal militaire ce lundi 12.

La journaliste Mimi Mefo est libre. La rédactrice en chef adjointe en charge du service en anglais et présentatrice-vedette de journaux dans la même langue à la chaîne de radio et télévision privée Equinoxe à Douala, dans la métropole économique, a été libérée ce samedi 10 novembre 2018.

Sa sortie de cellule est intervenue au terme des négociations engagées auprès des autorités camerounaises par le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), qui a appelé à «l'apaisement des rapports entre les journalistes et les institutions de la République».

C’est donc libre que la journaliste va comparaître devant le tribunal militaire de Douala, ce lundi 12 novembre 2018.

Mimi Mefo est poursuivie pour «propagation de fausses nouvelles et outrages aux corps constitués et aux fonctionnaires», comme on peut le lire dans le bulletin de levée d’écrou, délivré par le régisseur de la prison de Douala.

Mimi Mefo a été écrouée dans la nuit du mercredi 7 novembre 2018, après avoir été inculpée par le tribunal militaire pour «atteinte à la sûreté nationale». Une enquête a été ouverte contre elle à la légion de gendarmerie du Littoral pour «fausses nouvelles et cybercriminalité».

Convoquée pour en répondre, elle a été entendue, puis déférée devant le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Douala qui avait ordonné sa détention provisoire.

«On a militarisé l’affaire qui consistait pour Mimi à avoir rapporté des propos d’une télévision en ligne en lien avec le décès du missionnaire américain, dont les deux belligérants, l’Etat et les sécessionnistes, se renvoient la responsabilité de sa mort», avait déclaré Me Alice Nkom, qui dirige le collège des avocats constitué pour la défense de la journaliste.

Le 8 novembre dernier, le gouvernement a réaffirmé que le pasteur américain qui a succombé à ses blessures après avoir reçu une balle à la tempe le 30 octobre dernier non loin de Bamenda, dans la région anglophone du Nord-Ouest, a été tué par les séparatistes.

«Au cours de l’autopsie, les plombs extraits de la dépouille ont confirmé que les tirs ayant eu raison du révérend Charles Truman Wesco provenaient bel et bien d’une arme de type calibre 12, comme on le sait, utilisée par les terroristes sécessionnistes opérant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 12/11/2018 à 08h28, mis à jour le 12/11/2018 à 08h48