La presse camerounaise confrontée à un manque criant de ressources

VidéoLa Journée mondiale de la liberté de la presse se célèbre au moment où le Cameroun éprouve d’énormes difficultés dans le financement de la presse nationale, combinées à la rareté des sources d’information.

Le 05/05/2022 à 15h16

La Journée mondiale de la liberté de la presse se célèbre le 3 mai de chaque année. Cette journée sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Elle constitue aussi une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle.

Généralement, au cours de cette journée, les professionnels de la presse se rassemblent pour rendre hommage à leurs confrères qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur fonction. Le Cameroun ne fait pas exception.

Le Cameroun a gagné 17 places par rapport à l’année 2021 selon le dernier classement de Reporters sans Frontières (RSF). Le pays est classé 118e dans ce classement mondial dominé par la Norvège, tandis que l’Erythrée occupe la dernière place (180e). Un classement pas très reluisant, et qui est certainement dû aux nombreuses difficultés auxquelles la presse camerounaise est confrontée.

De nombreux directeurs de publication et des promoteurs de chaînes de radio et de télévision ont indiqué que le manque de financements est en tête de leurs difficultés. Ces chefs d’entreprises se battent corps et âme pour se faire une place au soleil avec le lot d’exigences que sont les frais mensuels de location, le traitement salarial des employés et, surtout, les frais de production.

«J’ai dû me lancer dans d’autres activités lucratives pour pouvoir soutenir mon entreprise de presse créée il y a 4 ans. Ce conseil m’avait été donné par un aîné et ce sont ces activités-là qui m’aident à financer la chaîne de télévision», nous a confié un jeune promoteur rencontré dans ses locaux au centre-ville de Yaoundé.

Pour les journalistes, il est impératif que le gouvernement camerounais leur permette d’avoir accès à toutes les sources d’information officielles. La difficulté à accéder à ces sources ouvre la porte à la désinformation, disent ceux que nous avons rencontrés. Une situation déplorable dans un pays qui compte pourtant un nombre important d’organes de presse (télé, radio, papier, digital).

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 05/05/2022 à 15h16