RD Congo: le gendre de Dos Santos lance le mouvement "Les Congolais debout"

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Le 10/08/2017 à 15h16, mis à jour le 10/08/2017 à 15h22

Sindika Dokolo, richissime golden boy congolais et gendre du président angolais Dos Santos, vient de créer son mouvement citoyen après avoir lancé des piques à Kabila. Il compte mettre la pression sur le chef de l'Etat congolais qui refuse d'organiser les élections en vue de son départ.

"Naza Kongolé Ya Kotelema", c'est-à-dire "Je suis un Congolais debout" en lingala, dit un homme d'un certain âge dans la vidéo publiée ce matin par Sindika Dokolo, qui a décidé de bousculer davantage le président Joseph Kabila. 

Sindika Dokolo, riche homme d'affaires congolais et époux de la non moins fortunée Isabel Dos Santos, fille du président angolais, s'invite dans le jeu politique de son pays par ce mouvement citoyen.

L'annonce a été faite aujourd'hui, jeudi 10 août, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique. La vidéo est courte, le ton convaincant est semblable celui d'une armée qui invite des citoyens à s'enrôler et la multiplicité des acteurs par l'âge, le genre et l'origine, dénote de l'intention de faire adhérer au mouvement le plus grand nombre de Congolais.

Il faut dire que beaucoup de Congolais voyaient venir Sindika Dokolo qui, depuis le début de l’année 2017, n’a de cesse d’interpeller le gouvernement de Joseph Kabila sur la nécessité d’organiser des élections. Le mandat de l’actuel président de la République démocratique du Congo est arrivé à expiration depuis le 19 décembre 2016.

Cependant, il a catégoriquement refusé que des élections se tiennent avant cette date, arguant que le fichier électoral n’était pas encore disponible. Suite à cela, la conférence épiscopale du Congo a réussi à arracher in-extremis une entente entre le gouvernement et l’opposition, le 31 décembre dernier, à travers l’accord de la Saint-Sylvestre. Par ce dernier, Joseph Kabila avait pris l’engagement d’organiser des élections avant la fin de l’année 2017.

Mais au fur et à mesure que cette échéance approche, les déclarations se multiplient montrant l’absence de réelle volonté de respecter les engagements pris. Ainsi, c’est le président Kabila lui-même qui a affirmé au mois de juin dernier, dans une interview accordée au magazine allemand Der Spiegel : «Je n’ai rien promis du tout». On ne pouvait être plus clair. Un mois plus tard, le 10 juillet, en déplacement à Paris, Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale, a purement et simplement affirmé que, compte tenu des difficultés d’enrôlement constatées dans le Kasaï, des élections n’étaient pas envisageables avant 2018.

Il n’est donc pas étonnant que ce mouvement Les Congolais Debout ait pour intension claire d’exiger le respect des engagements pris. Ainsi, il prévoit de mettre la pression sur le gouvernement de Kinshasa en organisant des manifestations pacifiques sous forme de marches et des sit-in dans les grandes villes du pays.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/08/2017 à 15h16, mis à jour le 10/08/2017 à 15h22