Cameroun: les enjeux de la 72e session de l’AG de l’ONU pour Paul Biya

Paul Biya, président du Cameroun. . DR

Le 19/09/2017 à 16h30

Crise anglophone, lutte contre Boko Haram, ralentissement économique,…, sont quelques-uns des thèmes que Paul Biya, le président camerounais, devrait aborder à New-York.

Paul Biya évoquera-t-il la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun? Telle est la question que se posent de nombreux observateurs, au moment où le chef de l’Etat camerounais, comme plusieurs de ses pairs, participent à la 72e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Cette participation à New-York se tient dans un contexte où la situation dans les deux régions dites anglophones du pays reste préoccupante. Le week-end dernier, les médias locaux ont relayé l’explosion de deux bombes de fabrication artisanales dans la ville de Bamenda, capitale du nord-ouest et épicentre de la contestation.

Les forces de sécurité ont ouvert une enquête au sujet des bombes artisanales qui ont explosé. D’autres engins du genre auraient été découverts et désamorcés dans la ville.

Cette situation, est née il y a bientôt un an, suite aux revendications des syndicats d’enseignants et des avocats anglophones. Mais depuis, cette situation semble instrumentalisée et récupérée par des extrémistes, réclamant notamment la sécession des deux régions. Le gouvernement camerounais a déjà apporté de nombreuses réponses aux réclamations des syndicats. Mais rien n’y fait, la quiétude n’est toujours pas revenue au nord-ouest et au sud-ouest du pays. Et ce, malgré l’élargissement d’une cinquantaine de prévenus qui faisaient l’objet de poursuites judiciaires pour des violences orchestrées dans ces régions.

Autre enjeu de la participation du Cameroun à la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU, la lutte contre Boko Haram. Malgré les succès remportés par l’armée camerounaise et les dommages infligés au groupe terroriste, celui-ci continue de mener épisodiquement, des attaques meurtrières.

A ce titre, le Cameroun continue d’héberger des centaines de milliers de réfugiés fuyant les crimes de Boko Haram au Nigeria et l’insécurité en République centrafricaine. En outre, il doit aussi gérer le cas de ses propres populations déplacées à cause de cette guerre.

Le pays espère notamment que le regain d’intérêt de la part des Nations Unies face à cette situation, permettra au Cameroun de faire face aux défis sécuritaires et humanitaires auxquels il est confronté. Le tout, dans un contexte où le pays fait face à une situation économique difficile, suite à la chute des prix de ses principaux produits d’exportation.

Une situation qui a conduit le Cameroun à conclure avec le Fonds monétaire international en juin 2017, un accord soutenu par la Facilité élargie de crédit d’un montant de 400 milliards de FCFA. Montant réservé à la mise en œuvre d’un programme triennal de réformes économique et financières pour la période 2017- 2020.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 19/09/2017 à 16h30