Etats-Unis: Washington ordonne la saisie des biens de Jammeh

L'ancien président gambien, Yahya Jammeh à son arrivée à l'aéroport de Banjul avant de prendre son avion pour l'exil, le 21 janvier 2017.

L'ancien président gambien, Yahya Jammeh à son arrivée à l'aéroport de Banjul avant de prendre son avion pour l'exil, le 21 janvier 2017.. DR

Le 22/12/2017 à 14h56, mis à jour le 22/12/2017 à 15h26

L'administration américaine a ordonné la saisie de tous les biens appartenant à l'ancien président gambien, Yaya Jammeh, aux Etats-Unis, sur la base de la loi "Global Magnitsky" relative à la responsabilité en matière de droits humains.

Coup dur contre l'ancien président gambien déchu, Yahya Jammeh. Déchu de son pouvoir par les urnes, et chassé du palais présidentiel sous la pression des troupes de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2017, la descente aux enfers continue pour l’ancien dictateur gambien exilé en Guinée équatoriale.

En effet l’administration américaine va saisir toutes les propriétés appartenant ou liées à l’ex-président gambien se trouvant sur son territoire.

L'information a été rendue publique par le département du Trésor qui annonce que "le président Donald Trump a émis mercredi, un ordre exécutif bloquant tous les avoirs basés aux Etats-Unis de 52 personnalités à travers le monde, reconnues pour leurs liens avec des faits de corruption à grande échelle et de graves violations des droits de l’Homme. Une liste dressée par le bureau de contrôle des avoirs étrangers et ciblant des présumés contrevenants".

Sur ce document figure en bonne place le nom de l’ancien potentat de Banjul, en qualité de propriétaire de biens, meubles et immeubles, aux Etats-Unis, notamment "un château à Potomac, dans le Maryland (proche de Washington)» qu’il aurait acquis pour la coquette somme de 3,5 millions de dollars".

Sur le plan légal, le gouvernement américain justifie cette action en se référant «à la loi global Magnitsky sur la responsabilité en matière de droits de l’Homme».

A propos de la légitimité diplomatique et sécuritaire, Washington ajoute que «les actions d’aujourd’hui font progresser nos valeurs et favorisent la sécurité des Etats-Unis, de nos alliéset de nos partenaires. Nous devons montrer l’exemple et l’annonce des sanctions d’aujourd’hui démontre que les Etats-Unis continuent à rechercher des conséquences tangibles et significatives pour ceux qui commettent de graves violations de droits humains et trempent dans la corruption».

Ainsi, pendant que Jammeh crachait le feu sur les occidentaux, il planquait en même temps les maigres ressources de la pauvre Gambie, dans les banques et l’immobilier au pays de l’Oncle Sam.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 22/12/2017 à 14h56, mis à jour le 22/12/2017 à 15h26