Cameroun: Eto’o candidat à la présidentielle, une blague qui passe mal

Samuel Etoo.. DR

Le 02/04/2018 à 12h20, mis à jour le 02/04/2018 à 12h24

L’attaquant camerounais dément être candidat à la prochaine élection présidentielle dans son pays, contredisant l'information publiée par la version en ligne du magazine «Jeune Afrique» et reprise par d’autres médias. Il menace d'ailleurs d’intenter une action en justice pour diffamation.

Samuel Eto’o a eu du mal à avaler la nouvelle, visiblement un «poisson d’avril» publié par la version en ligne du magazine JeuneAfrique (JA) le dimanche 1er avril 2018.

Les médias ont l’habitude de diffuser des canulars ce jour-là. Pour le quadruple Ballon d’or africain, la plaisanterie a pris la forme d’une interview mise en ligne sous le titre «Samuel Eto’o fils: "Pourquoi je suis candidat à la présidentielle camerounaise"».

Selon cette interview imaginaire, Eto’o indique notamment qu’il «rêve de la présidence comme Jules César rêvait de Rome». Son gouvernement ressemblerait à «une équipe resserrée, compacte, qui fera bloc face aux difficultés du pays. Avec un Premier ministre qui aura sous sa direction 11 ministres et 7 secrétaires d’Etat, dans un schéma tactique d’une grande souplesse, respectant l’esprit collectif». Le joueur de Konyaspor en Turquie serait d’ailleurs un «modèle» pour George Weah, le nouveau président du Liberia, ancien footballeur aussi.

Eto’o jouerait la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 organisée par le Cameroun s’il veut la jouer et pourrait même cumuler la fonction de président de la République avec celle de sélectionneur des Lions indomptables, selon JA. Dans son droit de réponse, l’ancien joueur du FC Barcelone (Espagne) dément catégoriquement les intentions qui lui sont prêtées et reprises par certains médias comme France 24 notamment. Sur les réseaux sociaux, l’interview a été abondamment partagée et commentée.

«J'estime que les propos tenus à mon encontre portent atteinte à mon honneur et véhiculent de nombreuses allusions malsaines (…) Ce canular est malfaisant aussi bien sur la forme que sur le fond. Pour ce qui est de la forme, en tant que Camerounais, je suis profondément respectueux des institutions de mon pays et de ceux qui les incarnent. J’estime par conséquent que l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun et l’exercice de la fonction suprême sont trop importants pour que l’on puisse en parler avec autant de légèreté. Plus grave, les auteurs de cette farce évoquent, pour la railler, la crise anglophone», écrit Samuel Eto’o.

Et le goléador camerounais d’ajouter: «Pour ce qui est du fond, tant en ce qui concerne les références malsaines à la Première dame du Cameroun, qu'à mon épouse ou à mon rapport à la gestion du pouvoir et les relations avec mes aînés, j'estime que les propos attribués à ma modeste personne sous le couvert d'une supposée farce sont absolument réducteurs et dénotent un manque de respect total de la part de leurs auteurs qui prétendraient qu'en 2017, j'aurais déclaré avoir toujours rêvé de faire la politique».

Rappelons que des élections présidentielles doivent se dérouler cette année au Cameroun. Au pouvoir depuis 1982, le président Paul Biya n’a toujours pas clairement indiqué s’il serait candidat ou non à un nouveau mandat.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 02/04/2018 à 12h20, mis à jour le 02/04/2018 à 12h24