Cameroun. Crise anglophone: des sécessionnistes signalés à Yaoundé

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 23/09/2018 à 07h16, mis à jour le 23/09/2018 à 21h53

Le ministre de la Défense signale la présence de «nombreux terroristes sécessionnistes» dans la capitale, dans une note confidentielle au chef d’état-major des armées qui a fuité sur Internet. Ceux-ci envisageraient de commettre des «actions d’éclat» les 1er et 7 octobre prochain.

Des sécessionnistes anglophones auraient pris leurs quartiers à Yaoundé, la capitale camerounaise. C’est ce qu’indique une note «confidentielle» du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, qui a fuité sur Internet. «De nombreuses sources concordantes et généralement fiables révèlent avec insistance la présence de nombreux terroristes sécessionnistes tapis dans des domiciles de certains quartiers de la cité capitale tels Obili, Biyem-Assi, Etoug-Ebé et leurs environs», peut-on lire dans cette note adressée au chef d’état-major des armées.

Selon le document, ceux-ci auraient pour objectif de commettre des «actions d’éclat sur des cibles à forte valeur ajoutée et certains points sensibles de la capitale politique les 1er et 7 octobre 2018», deux dates importantes pour le Cameroun.

En effet, la première date commémore la réunification du Cameroun français et du Cameroun britannique le 1er octobre 1961, suite à l’accession à l’indépendance du Southern Cameroon qui avait décidé de se rattacher au Cameroun francophone à l’issue des référendums des 11 et 12 février 1961.

Une date combattue aujourd’hui par les sécessionnistes qui réclament un retour au fédéralisme qui a prévalu dans le pays entre 1961 et 1972, année où le président Ahmadou Ahidjo supprima les deux Etats fédérés pour n’en faire qu’un.

Le 7 octobre 2018 est la date de l’élection présidentielle au Cameroun. Les sécessionnistes entendent perturber ce scrutin qui va désigner le prochain président de la république pour les 7 années à venir. Ils ont d’ailleurs affirmé sur les réseaux sociaux que l’élection présidentielle n’aura pas lieu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.

Les autorités assurent cependant que l’élection aura bel et bien lieu sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, le ministre de la Défense a instruit le chef d’état-major des armées de prendre «toutes les diligences nécessaires pour préciser ce renseignement» et, le cas échéant, «prendre des mesures appropriées pour débusquer et mettre hors d’état de nuire les terroristes et leurs complices».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 23/09/2018 à 07h16, mis à jour le 23/09/2018 à 21h53