Egypte: Les gilets jaunes restreints à la vente

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Le 11/12/2018 à 15h46, mis à jour le 11/12/2018 à 15h52

Pour éviter que le "virus" français ne contamine la rue égyptienne, les autorités ont décidé cette mesure pour le moins drastique: purement et simplement limiter au maximum la vente de gilets jaunes, tenue symbole de l'insurrection française.

En d'autres circonstances, cela aurait pu prêter à sourire. Mais c'est là une information des plus sérieuses. Le gouvernement égyptien a décidé de limiter la vente des fameux gilets jaunes, à cause d'une crainte de contamination de la situation insurrectionnelle qui prévaut actuellement en France. Et cette crainte est d'autant plus fondée qu'en Egypte, une date anniversaire approche à grand pas : les Egyptiens sont à deux mois du huitième anniversaire de la chute de Hosni Moubarak. 

Selon l'agence Associated Press (AP), les distributeurs de ces gilets réfléchissants, initialement destinés aux situations d'urgence sur les routes, affirment avoir reçu l'instruction de ne pas les vendre à des acheteurs occasionnels.

Ainsi, seuls les industriels, les grossistes et les revendeurs habituels peuvent s'en procurer, après l'autorisation expresse des autorités policières.

Ces restrictions ne seront levées qu'à partir de fin janvier, une fois la date butoir de l'anniversaire de la révolution de la place Tahrir passée. 

Selon les sources d'AP, cette interdiction a été faite sans qu'une décision par voie officielle ne parvienne aux distributeurs.

Les importateurs agréés de gilets jaunes ont simplement été convoqués à une réunion d'information, pour se voir notifier que la prudence doit être de mise dans la distribution de ces produits pourtant anodins.

Les autorités policières égyptiennes n'ont pas souhaité confirmer cette version, recueillie par l'AP. 

Rappelons que depuis l'arrivée d'Abdelfattah Al-Sissi au pouvoir en 2014, les manifestations de l'oppositions sont interdites et systèmatiquement réprimées en cas de refus, notamment lors des commémorations de la révolution de 2011.

A chaque fois, des milliers d'agents des force de l'ordre sont déployés pour affronter la foule.

Et les blessés, voire les morts, se comptent par dizaines. L'Egypte n'en a pas encore vraiment fini avec sa révolution... 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 11/12/2018 à 15h46, mis à jour le 11/12/2018 à 15h52