Cameroun. Crise anglophone: la Suisse propose son expérience

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Le 06/04/2019 à 09h59, mis à jour le 06/04/2019 à 10h02

La Confédération helvétique est disposée à mettre son expérience au service du Cameroun, compte tenu de sa réputation en matière de diversité linguistique et culturelle et de sa neutralité au plan international.

La Suisse va accompagner le Cameroun dans la résolution de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. L’ambassadeur suisse au Cameroun, Pietro Lazzeri, a soumis cette semaine à l’appréciation du président de la République, Paul Biya, une offre de son gouvernement visant à accompagner le pays dans la recherche de solutions à la situation dans ces deux régions, rapporte la présidence de la République sur son site Internet.

Au sortir de l’audience avec le chef de l’Etat ce jeudi 4 avril 2019 au palais de l’Unité à Yaoundé, la capitale, le diplomate helvète a déclaré que son pays est disposé à mettre son expérience au service du Cameroun, compte tenu de sa réputation en matière de diversité linguistique et culturelle et de sa neutralité au plan international.

Il a notamment indiqué que les contacts entamés entre les autorités helvétiques et les responsables de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme vont être renforcés.

Cette commission est chargée «d’œuvrer à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme au Cameroun, dans l’optique de maintenir la paix, de consolider l’unité nationale du pays et de renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre ensemble de ses populations», selon le décret présidentiel du 23 janvier 2017 qui la créée.

Elle a notamment pour but de rétablir l’équilibre des langues, en l’occurrence le français et l’anglais qui, selon les dispositions de l’article 1 alinéa 3 de la Constitution, sont les deux «langues officielles d’égale valeur» du pays.

Cette commission a été mise en place dans un contexte marqué par des tensions dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Tensions nées à la suite des revendications corporatistes des avocats et des enseignants d’expression anglaise, qui revendiquaient plus de représentativité dans l’administration camerounaise.

Ce n’est pas la première fois que la Suisse propose son expertise dans le cadre de la crise anglophone. En janvier 2018, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme, Nicoletta Mariolini, a séjourné dans le pays dans le but de partager l’expérience de son pays en matière de multiculturalisme. Un modèle dont Yaoundé compte s’inspirer pour résoudre les problèmes nés de sa crise linguistique.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 06/04/2019 à 09h59, mis à jour le 06/04/2019 à 10h02