Cameroun. Manifestations de la diaspora à Genève: la classe politique désapprouve

Paul Biya, président du Cameroun.

Paul Biya, président du Cameroun.. DR

Le 02/07/2019 à 08h40, mis à jour le 02/07/2019 à 08h42

Le sentiment d'indignation prévaut à la suite de la confrontation, samedi dernier entre des Camerounais issus de la diaspora et la police suisse, lors d'une manifestation contre le régime de Paul Biya.

A l'issue de la confrontation samedi dernier à Genève entre des Camerounais issus de la diaspora et la police suisse, la classe politique camerounaise manifeste en gros sa désapprobation face à des actes qui, de l'avis général, ternissent l'image du pays. Une manifestation qui fait suite à la tentative d'irruption d'autres individus au sein d’un établissement hôtelier de Genève, dans le but de perturber le séjour privé en Europe du couple présidentiel.

«Des individus se réclamant de la nébuleuse aux méthodes terroristes appelée "Brigade antisardinard" s’illustrent par des manifestations anarchiques à l’intérieur et à l’extérieur contre nos institutions et ceux qui les incarnent (…).

Le bureau exécutif condamne avec la plus grande fermeté ces actes de vandalisme et rappelle que le président de la République est une institution qui mérite respect partout où il se trouve au nom du Cameroun», indique l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP), dans un communiqué signé de son président, Hamadou Moustapha.

«Nous ne pouvons pas admettre qu’on manifeste de l’irrespect aux institutions tout comme les actes de barbarie ne nous honorent pas», indique pour sa part Serges Espoir Matomba, premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS) et candidat à la dernière élection présidentielle.

«Ce n’est pas Paul Biya qui est attaqué, c’est le président de la République qui incarne toutes les institutions. L’islam condamne toute forme de violence et toute forme de désobéissance à la République. Etant croyants, nous appelons à plus de sagesse, à plus d’esprit de paix et de tolérance», affirme de son côté Dr Moussa Oumarou, coordonnateur du Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun.

Même son de cloche du côté du gouvernement, qui exprime son indignation dans un communiqué du ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi.

«Le gouvernement exprime sa réprobation totale face à ce spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité, face aux millions d’autres Camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines et qui ont foi en l’avenir de leur pays», affirme le porte-parole du gouvernement.

Ce dernier rappelle l'obligation pour les citoyens camerounais, quel que soit le lieu de résidence, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, d’œuvrer à la préservation de l’image, de la dignité et de la souveraineté du Cameroun. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto ne s'est pas encore officiellement exprimé sur le sujet.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 02/07/2019 à 08h40, mis à jour le 02/07/2019 à 08h42