Egypte-Ethiopie-Soudan. Barrage de la Renaissance: un accord définitif attendu en janvier 2020

Le Grand barrage de la Renaissance de l’Ethiopie continue d’être une source de tension.

Le Grand barrage de la Renaissance de l’Ethiopie continue d’être une source de tension.. DR

Le 10/12/2019 à 13h47, mis à jour le 10/12/2019 à 13h53

L'Egypte, l’Ethiopie et le Soudan se sont réunis le lundi 9 décembre dernier à Washington, à l'invitation du secrétaire américain au Trésor et du président du Groupe Banque Mondiale. Un accord définitif sur le remplissage du réservoir du barrage éthiopien devrait être scellé, le 13 janvier 2020.

Les choses semblent s'accélerer pour trouver une solution au différend entre l'Ethiopie et l'Egypte depuis que Washington est intervenue sur l'épineux dossier du Grand Barrage de la Renaissance Ethiopienne, sur le Nil Bleu. 

La tension entre les deux pays est désormais retombée et toutes les conditions semblent réunies pour une solution au problème de remplissage du réservoir de ce barrage géant, situé en territoire éthiopien.

Ainsi, après une première rencontre à Washington en novembre dernier, les délégations égyptienne, soudanaise et éthiopienne se sont rencontrées en début du mois au Caire, avant la rencontre du 9 décembre dernier à Washington sur invitation du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, et du président du Groupe Banque Mondiale, David Malpass.

Dans leur communiqué conjoint publié ce mardi 10 décembre, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont annoncé qu’ils se réuniront à nouveau pour parvenir à un accord définitif sur les conditions de remplissage du réservoir du Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD). Un accord définitif est attendu pour le 13 janvier 2020 à Washington

Cette annonce intervient après les rencontres des ministres des ressources en Eau d’Egypte et d’Ethiopie.

Selon le communiqué, l’Ethiopie va suivre les directives techniques établies pour remplir le réservoir et exploiter le barrage.

Toutefois, les trois pays se sont mis d’accord sur des modifications qui pourront être apportées à ces directives en fonction des changements des conditions hydrologiques sur Nil Bleu. 

La prochaine réunion entre les trois parties qui pourrait se tenir à Khartoum, au Soudan, devrait permettre d’examiner les résultats des réunions techniques et produire le projet final de l’accord qui inclura les règles relatives au processus et fonctionnement du remplissage du réservoir du barrage.

Bref, après les tensions sur les eaux du Nil entre l’Ethiopie et l’Egypte, on se dirige désormais, suite à l’intervention de Washington, vers un accord définitif sur la gestion des eaux de ce fleuve, après la mise en place du grand barrage éthiopien.

Rappelons que le remplissage du réservoir du barrage de près de 74 milliards de mètres cubes d’eau (l'équivalent d'un lac de 246 km de long) constitue l’épine dorsale du différend entre l’Egypte et l’Ethiopie.

Le Caire craint que le remplissage du barrage dans un délai court, 5 ans comme le souhaite Addis-Abeba, ne le prive d’une bonne partie des eaux du Nil Bleu, l’affluent du Nil qui prend sa source en Ethiopie, et sur lequel est construit le GERD.

L’Egypte, en conséquence, souhaite un remplissage qui s’étalera sur une durée de 9 à 12 ans.

Le compromis qui semble avoir été trouvé est celui d'un laps de temps de 7 ans modifiable selon les conditions hydrologiques du Nil Bleu.

Ainsi, en cas de très fortes précipitations dans la région du barrage, l’Ethiopie pourrait accélérer le remplissage du barrage sans en altérer les ressources en eaux à destination de l’Egypte, et vice-versa. 

Une chose est sûre, l’accord qui sera définitivement finalisé dans un mois permettra d’éviter une crise majeure entre l’Egypte et l’Ethiopie.

Par Moussa Diop
Le 10/12/2019 à 13h47, mis à jour le 10/12/2019 à 13h53