L’Assemblée nationale du Cameroun a adopté mercredi, le projet de loi accordant un «statut spécial» aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par une crise sociopolitique et sécuritaire depuis 2016. Ce statut est l’une des principales recommandations du «grand dialogue national» organisé du 30 septembre au 4 octobre dernier à Yaoundé, la capitale, afin de trouver une issue à cette crise.
Une avancée dans la résolution de la crise anglophone dans laquelle la France a joué un rôle important, selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a effectué une visite officielle au Cameroun en octobre dernier. Visite au cours de laquelle il a notamment rencontré le président Paul Biya, mais aussi «les différents partis d'opposition».
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«Ces entretiens, je crois, ont permis d'avancer sur la situation des provinces nord-ouest et sud-ouest du Cameroun, dites provinces anglophones, parce que le président du Cameroun s'est engagé sur la voie de la décentralisation, parce qu'il s'est engagé sur le fait que ces deux régions bénéficieront d'un statut spécial au terme du processus législatif, et parce qu'il y a eu, à l'initiative des autorités, ce qu'ils ont appelé un grand dialogue national qui s'est tenu à Yaoundé à la fin du mois de septembre. Cela est d'autant plus juste que, en ce moment même (…) se déroule le processus législatif sur la décentralisation, à laquelle la France apportera un soutien technique», a déclaré Jean-Yves Le Drian, interpellé par un député sur «la situation humanitaire» au Cameroun lors d’une session de questions à l’Assemblée nationale mardi 17 décembre dernier.
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«Donc, nous allons garder une grande vigilance parce que la situation est difficile. Mais nous sommes plutôt en ce moment sur une dynamique positive», a-t-il poursuivi, affirmant que la France est préoccupée par la situation au Cameroun et «ne se contente pas de faire du déclaratif, y compris au Conseil de sécurité».
La preuve, dit-il, les initiatives prises par Paris ont abouti à la libération de plusieurs opposants politiques, notamment Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et principal rival du président Paul Biya.