Libye : Macron met en garde Erdogan et avertit Poutine sur le "risque d'escalade"

DR

Le 04/01/2020 à 12h16, mis à jour le 04/01/2020 à 12h22

Emmanuel Macron s'est inquiété vendredi du "risque d'escalade" en Libye "lié au renforcement des interférences militaires étrangères", a annoncé l'Elysée au lendemain de l'autorisation donnée par le parlement turc d'un déploiement de l'armée en Libye.

Lors d'un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, le chef de l'Etat français a "clairement condamné les accords récemment signés" par le gouvernement d'union nationale (GNA) "sur les questions maritimes et sécuritaires", en allusion au texte signé fin novembre avec la Turquie pour délimiter les frontières des deux pays, ainsi que "toutes les décisions conduisant à une escalade".

Dans un entretien téléphonique qu'il a ensuite eu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le président français "a insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas de solution militaire", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

De son côté le Kremlin a indiqué que "Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont prononcés pour une résolution pacifique de la crise dans ce pays".

"Ils ont exprimé leur soutien aux efforts politico-diplomatiques, notamment avec la médiation de l'ONU et de l'Allemagne", a précisé le Kremlin dans un communiqué.

Les députés turcs ont voté jeudi une motion permettant au président Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des militaires en Libye pour soutenir le gouvernement de Fayez al-Sarraj contre l'offensive du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, une mesure qui risque d'aggraver le conflit fratricide déchirant ce pays.

Donald Trump avait lui aussi mis en garde jeudi, dans une conversation téléphonique avec son homologue turc, contre toute "ingérence étrangère" susceptible de "compliquer" la situation en Libye.

Lors de son entretien avec M. Poutine, Emmanuel Macron a souligné "la nécessité de consolider le consensus international lors de la Conférence de Berlin" prévue début janvier "en vue d'une sortie de crise par un retour au processus politique sous l'égide des Nations unies".

Le président de la République a également "confirmé à ses yeux l'importance d'un dialogue inter-libyen et d'un processus politique impliquant les acteurs régionaux mais surtout l'ensemble des parties prenantes politiques libyennes", selon l'Elysée.

Le 30 décembre déjà M. Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi avaient évoqué par téléphone "les risques d'une escalade militaire" en Libye, appelant "l'ensemble des acteurs" internationaux et libyens "à la plus grande retenue".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/01/2020 à 12h16, mis à jour le 04/01/2020 à 12h22