Cameroun-Guinée équatoriale: un accord pour sécuriser la frontière au lieu d'un mur

Le mur construit par la Guinée Équatoriale à sa frontière avec le Cameroun. . DR

Le 22/07/2020 à 13h28, mis à jour le 22/07/2020 à 13h45

L'accord a été signé mardi 21 juillet à Malabo, la capitale équato-guinéenne. Il permettra de faire face aux diverses menaces à la sécurité dans les zones frontalières, comme le trafic de drogue et la criminalité transnationale organisée.

L’accord de coopération relatif aux modalités de coordination et d’actions communes en matière de défense et de sécurité transfrontalières entre le Cameroun et la Guinée équatoriale a été signé, mardi 21 juillet, entre le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, et son homologue équato-guinéen, Leandro Bakale Ncogo.

Ce, à l’issue de la réunion des ministres de la Défense des deux pays, tenue du 20 au 21 juillet dans la capitale équato-guinéenne en vue de renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense. Cet accord repose sur les principes de souveraineté nationale, de non-ingérence dans les affaires intérieures, d’interdiction de la menace ou de l’emploi de la force et de règlement pacifique des différends.

Lors des travaux, les deux parties ont souligné le rôle important que les forces de défense sont appelées à jouer dans la préservation de l’intégrité du golfe de Guinée. Notamment «dans les zones frontalières où les actions de poursuite sont rendues difficiles, en raison des contraintes de souveraineté des États», indique le communiqué final ayant sanctionné la réunion.

Les deux parties sont par ailleurs tombées d’accord sur l’adoption de politiques idoines pour faire face aux diverses menaces à la sécurité, telles que le trafic de drogue et la criminalité transnationale organisée, et sur la mise en œuvre des mesures visant à endiguer la violence, le vol et la criminalité transfrontalière.

«Cet accord constitue un instrument très stratégique et revêt une importance stratégique et historique», a déclaré le ministre camerounais de la Défense, soulignant que son application est garantie par la volonté des présidents camerounais Paul Biya et équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema. Lesquels sont déterminés à promouvoir l’intégration sous-régionale.

Pour son homologue équato-guinéen, cet instrument juridique ouvre une «nouvelle page des relations entre les deux pays frères condamnés à vivre ensemble».

Il permettra aussi de «garantir la paix et une saine cohabitation entre nos deux populations», a ajouté Leandro Bakale Ncogo. La réunion de Malabo intervient après celle de Yaoundé, tenue les 29 et 30 juin dernier dans la capitale camerounaise. Une réunion convoquée alors que la Guinée équatoriale avait, unilatéralement, entrepris depuis 2019 d’ériger un mur à la frontière terrestre commune avec le Cameroun.

Mardi, le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, a affirmé qu’il s’agissait de «malentendus» et que ceux-ci relèvent désormais du passé. «Il va falloir tourner la page pour que le ciel de nos relations redevienne stable et clair comme il l’avait toujours été», a-t-il déclaré à la radio publique.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 22/07/2020 à 13h28, mis à jour le 22/07/2020 à 13h45