Mohamed ould Bouamatou, Aziz El Mamy et Abdel Ghoudous ould Abeidna ces trois (3) noms désignent des opérateurs économiques, contraints à un exil de plusieurs années par le régime de Mohamed ould Abdel Aziz, qui s’était créé l’image de véritable «ennemi» des hommes d’affaires, perçus comme des concurrents.
Le dernier de ces célèbres exilés de la décennie Aziz, Abdel Ghoudous ould Abeidna, est un homme d’affaires et opposant, président de l’Union Nationale pour l’alternance démocratique (UNAD), ancien président du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD). Il avait farouchement combattu le putsch, perpétré le 6 août 2008, du général Mohamed ould Abdel Aziz contre le régime démocratiquement élu du président Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi. Et il est rentré à Nouakchott il y a quelques jours.
Dans le background politique de ce revenant, il faut également rappeler la présidence de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) pendant les années les plus difficiles du magistère Aziz. Le parti de l’UNAD est membre de la Coalition pour le changement démocratique (CCD), au même titre que l’Union des forces de progrès (UFP) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), qui a soutenu la candidature de Mohamed ould Maouloud à l’élection présidentielle du 22 juin 2019.
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Abdel Khoudous ould Abeidna est aussi un opérateur économique de poids dans le milieu des affaires en Mauritanie, issu d’une grande famille de la ville d’Atar (450 kilomètres au nord-est de Nouakchott). Il est membre de l’un des groupes les plus importants du pays, opérant dans les domaines de la logistique, le transport maritime, la consignation (en représentation du groupe Bolloré), le transit, la représentation de marques de véhicules…
Ainsi, bien loin de la nouvelle classe «prête-nom» créée sous l’ancien régime, la Mauritanie officielle renoue progressivement avec ses véritables opérateurs économiques, depuis l’arrivée de Mohamed Cheikh El Ghazouani au pouvoir.
En effet, Abdel Ghoudous ould Abdeina rentre d’exil après Abdel Aziz El Mamy (ex-président du patronat) et le célèbre banquier, Mohamed ould Bouamatou. Il revient avec un esprit positif dont la philosophie est qu’ «il faut tourner la page sombre des années du régime de Mohamed ould Abdel Aziz, se mettre au travail pour rattraper les années de développement perdues et laisser la justice jouer sereinement sa partition, dans le traitement des actes de mauvaise gouvernance du passé», a-t-il déclaré.