Un an après la tenue du «grand dialogue national», l’heure est au bilan au Cameroun. Cette rencontre, tenue du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé, la capitale, à l’initiative du président Paul Biya, avait notamment pour but de mettre un terme au conflit qui secoue les régions anglophones depuis bientôt quatre ans.
Mais la situation est loin d’avoir changé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les affrontements entre armée et séparatistes anglophones se poursuivent et on note une recrudescence de la criminalité dans cette partie du pays, avec notamment des crimes par décapitation à la machette et l’utilisation du fer de construction pour la fabrication d'engins explosifs ou comme munitions pour des armes artisanales.
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C'est ce qui a poussé les autorités à encadrer la vente d’armes dans ces régions. En réponse aux diverses attaques et exactions commises par les combattants sécessionnistes, l’armée camerounaise a lancé, le 8 septembre, une «opération spéciale de sécurisation de la ville de Bamenda», bastion de la crise anglophone.
Le gouvernement se réjouit toutefois de la mise en œuvre des recommandations formulées à l’issue de ce dialogue en vue du retour de la paix dans la partie anglophone.
Entre autres, l’adoption par le Parlement d’un Code général des collectivités territoriales décentralisées avec la suppression du poste de délégué du gouvernement (remplacé par celui de maire des villes), celle portant promotion des langues officielles (français et anglais), le statut spécial accordé aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest fondé sur leur spécificité linguistique et leur héritage historique», la reconstruction desdites régions, la démobilisation et la réinsertion des séparatistes anglophones.
Pour le gouvernement, la décentralisation et la régionalisation vont accélérer la mise en place de ces recommandations. Le chef de l’Etat a convoqué les régionales pour le 6 décembre prochain, mais des partis politiques d’opposition s’élèvent contre la tenue de ces élections en l’absence d’un cessez-le-feu dans les régions anglophones, l’une des recommandations dudit dialogue. A l’issue des travaux, le président Paul Biya avait déclaré que ces recommandations feraient «l’objet d’un examen attentif et diligent dans la perspective de leur mise en œuvre, en tenant compte de leur opportunité et de leur faisabilité, mais aussi des capacités de notre pays».