Vidéo. Libreville: le diocèse va expulser les occupants illégaux de ses espaces

Le360/ Ismael Obiang Nze

Le 18/09/2021 à 08h32, mis à jour le 18/09/2021 à 08h39

VidéoCe sont près deux cents personnes qui sont visées par l'opération d'assainissement de la vallée Sainte Marie à Libreville. Le diocèse de Libreville a entrepris, depuis fin août, de récupérer des terrains sur lesquels se sont installés des tiers depuis une trentaine d'années.

La superficie de l'espace objet de la querelle entre l'archidiocèse et les occupants est d'environ une dizaine d'hectares (10 ha), soit près d'une douzaine de terrains de football. Les familles qui habitent ces lieux sont celles d’anciens travailleurs de l’église. Selon elles, bien que sans titre, leur installation aurait été autorisée, dans les années 1980, par Monseigneur André Fernand Anguilé, alors archevêque de Libreville..

Mais désormais, l'endroit est devenu un gigantesque bidonville, à une centaine de mètres du Palais de bord de mer, siège de la présidence gabonaise. Autant dire, qu'il s'agit d'une véritable tache noire en plein coeur de la capitale.

Evidemment, tout le monde ne partage pas l'avis de la plupart des familles. Pour Jean Claude Ndjefack, un garagiste installé sur le terrain, l'église est dans son bon droit et a même trop laissé faire. "Si l'archevêque prend une telle décision, c'est parce que les comportements sont asociaux autour de l'église", déplore-t-il en citant pour exemple, les cas de vols perpétrés par les jeunes du bidonville qui fait désormais la ceinture de l'archidiocèse.

Les familles menacées d’expulsion, quant à elles, ne l’entendent pas de cette oreille. Certaines refusent de quitter les lieux, d’autres demandent à être dédommagées puisqu’elles ont investi sur les lieux. Célestin est né et a grandi à la vallée Sainte Marie. Aujourd'hui, âgé de 32 ans, il fait parti des frondeurs.

"Ils sont entrain de nous chasser sans dédommagement alors que ces terrains étaient marécageux. Ce sont nos parents qui travaillaient pour l'église qui ont construit là. Ils y ont investi avec leurs moyens", affirme Célestin qui qualifie l'opération en cours de cavalière.

De leur côté, les autorités du diocèse de Libreville soulignent qu’elles ne sont pas "fermées à la négociation, en ce qui concerne ceux qui désirent établir des contrats de bail, mais elles restent fermes sur leur position face à ceux qui optent pour le bras de fer sur le domaine foncier de l’église".

Elles préviennent en outre que "l’opération de libération des emprises de l’église qui a commencé ira jusqu’au bout pour le bien de l’église et pour l’intérêt de sa mission pastorale". Elles précisent enfin qu’aucune "mesure d’accompagnement n’est envisagée, car les intéressés avaient été informés à temps des tenants et des aboutissants juridiques de cette opération". "Force donc à la loi", a ajouté le chargé de communication du diocèse de Libreville, l'Abbé Serge Patrick Mabickassa.

Ces terres, dont le diocèse de Libreville est propriétaire puisqu’il en détient les titres fonciers, sont appelées Vallée Sainte Marie. Elles englobent l’archevêché et ses environs.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 18/09/2021 à 08h32, mis à jour le 18/09/2021 à 08h39