L'arrêté du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation de la Guinée annonçant la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) inquiète à Conakry. De nombreux citoyens guinéens se demandent en effet si on peut tuer un état d'esprit.
En tout cas, pour le gouvernement, plus de FNDC. Raison évoquée: le mode opératoire du mouvement citoyen lors des manifestations est jugé violent par les autorités. Le mouvement mettrait ainsi en péril la paix et le vivre-ensemble. Dans l’arrêté, il est précisé que le FNDC ne figure pas dans le répertoire des organisations non gouvernementales agréées en République de Guinée.
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Selon Alpha Mamoudou Barry, «le FNDC joue son rôle. Ils ne devraient pas dissoudre ce mouvement. Les autorités du CNRD devraient organiser les élections et partir et non mettre des gens en prison». Un autre citoyen, Abdoul Aziz Diallo, soutient que «le FNDC a porté plainte à l’international mais on se rend compte que ça ne donne rien. Néanmoins, il faut noter que les manifestations, c’est pour défendre l’intérêt des Guinéens.»
Cette annonce de dissolution intervient alors que le FNDC, fondé en avril 2019 pour contrecarrer le projet de troisième mandat de l'ex-président Alpha Condé, projetait de nouvelles manifestations dans le pays le 17 août 2022. Celles-ci avaient pour but, entre autres, d'exiger l'ouverture d'un cadre de dialogue crédible entre le CNRD, les acteurs politiques et la société civile, la fixation d'un délai raisonnable et consensuel nettement inférieur aux 36 mois annoncés par le CNRD, ainsi que la libération des deux leaders du mouvement en prison.