Sur des vidéos qui circulent depuis quelque temps sur les réseaux sociaux, on peut voir des consommateurs indexer la qualité de certaines marques de riz importé en vente sur le marché camerounais. Sur des images, ceux qui se présentent comme des lanceurs d'alertes font notamment des boules avec du riz apparemment cuit, qui durcit et rebondit au sol au point où «on peut jouer au basket-ball avec». Ils dénoncent ainsi la mauvaise qualité dudit riz et le laxisme des autorités en charge du contrôle de ces denrées alimentaires. Des vidéos qui, chez certains consommateurs, ont fait naître la psychose de la présence sur le marché d'un riz «en plastique».
Face à la polémique, les autorités gouvernementales ont convoqué les importateurs concernés «dans le souci de faire toute la lumière sur la qualité et la non nocivité sur la santé humaine des riz importés», indique un courrier du ministre du commerce au président directeur général (PDG) de la société Africa Food Distribution. Une réunion est prévue pour le 3 janvier 2019. A l'occasion, ce chef d'entreprise doit se munir de certains documents exigibles pour l'importation et la mise en marché du riz au Cameron. Entre autres, le certificat de conformité à la norme et le procès-verbal d'inspection phytosanitaire à l'importation.
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Une réaction jugée peu satisfaisante par certains consommateurs qui estiment que «pendant ce temps, les marques incriminées sont toujours présentes sur le marché, permettant ainsi aux commerçants d'écouler leurs stocks au détriment de la santé des consommateurs». Du reste, certaines associations de consommateurs, suite aux suggestions de leurs membres, ont décidé d'initier leurs propres enquêtes, tout en mettant en garde sur des vidéos montrant la fabrication ou la consommation d'un riz prétendument en plastique. Néanmoins, une autre partie de l'opinion pense qu'il s'agit d'une campagne de sabotage de concurrents envers les marques incriminées, car les accusateurs ne présentent aucune preuve probante et certains usagers témoignent de la qualité des marques incriminées.
D'autres évoquent des manœuvres de protectionnisme pour favoriser la production locale, généralement boudée par les consommateurs. De son côté, l'entreprise incriminée parle de cabale. «Nous tenons à rassurer l'opinion nationale et internationale d'une part et d'autre part notre clientèle, ainsi que tous nos consommateurs, que l'intégrité sanitaire et qualitative de nos produits alimentaires est garantie par la conformité rigoureuse à toutes les exigences administratives et réglementaires en vigueur dans notre pays en matière d'importation de produits alimentaires, ainsi qu'à tous les standards et normes internationaux reconnus», indique un communiqué Africa Food Distribution.