Crash d'Ethiopian: le système anti-décrochage MCAS de Boeing mis en cause

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Le 29/03/2019 à 17h02, mis à jour le 29/03/2019 à 17h17

Le système anti-décrochage MCAS était activé dans l'appareil d'Ethiopian Airlines peu avant que celui-ci ne pique du nez et s'écrase le 10 mars. Ce mécanisme avait été mis en cause dans le crash de Lion Air en octobre 2019.

Le système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans le crash du 737 MAX 8 de Lion Air, était également activé dans l’appareil d’Ethiopian Airlines peu avant que celui-ci ne pique du nez et s’écrase le 10 mars, a indiqué vendredi une source proche du dossier.

Cette information fait partie des conclusions préliminaires tirées de l’analyse des boîtes noires du vol 302 d’Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts au sud-est d’Addis Abeba, a ajouté cette source sous couvert d’anonymat.

Elle a ajouté que l’information avait été présentée jeudi aux autorités américaines, dont l’agence fédérale de l’aviation (FAA). Il n’est pas exclu que les régulateurs américains revoient leurs conclusions, a toutefois averti la source, confirmant des informations du Wall Street Journal. Ni la FAA ni Boeing n’ont souhaité commenter.

Les autorités éthiopiennes ont promis de leur côté de présenter le rapport préliminaire sur l’accident d’ici la mi-avril mais elles ont déjà dit qu’il y avait des « similarités claires » entre le crash du vol 302 d’Ethiopian Airlines et celui du vol 610 de Lion Air le 29 octobre (189 morts).

Dans les deux cas, les régulateurs et les experts aéronautiques estiment que le logiciel anti-décrochage MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) a joué un rôle. Il a été installé sur les 737 MAX pour compenser les problèmes aérodynamiques posés par le changement d’emplacement et le poids des deux moteurs de l’appareil.

La famille d’un citoyen rwandais, Jackson Musoni, décédé dans l’accident d’Ethiopian Airlines, a déposé plainte jeudi devant un tribunal de Chicago, ville où est basé Boeing.

Elle accuse le constructeur aéronautique d’avoir conçu un système défectueux. Boeing s’en est défendu mercredi tout en présentant des modifications du MCAS afin de regagner la confiance du grand public et de convaincre les autorités de lever l’interdiction de vol frappant la flotte des 737 MAX à travers le monde depuis mi-mars.

L’intervention du MCAS sera plus transparente pour l’équipage, et les pilotes pourront plus facilement le contourner en cas de problème, a plaidé l’avionneur.

Le but est de « réduire la charge de travail de l’équipage dans des situations anormales et d’empêcher le MCAS de s’activer à cause de fausses données », a précisé Boeing, qui a aussi prévu de mieux former les pilotes aux subtilités du MCAS et du 737 MAX.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/03/2019 à 17h02, mis à jour le 29/03/2019 à 17h17